Lutte contre la vie chère : le Sénat vote le taux de TVA à 0 % sur les produits de première nécessité à La Réunion

  • Publié le 3 décembre 2025 à 14:24
  • Actualisé le 3 décembre 2025 à 16:35
Mettre fin à la prescription qui empêche les victimes de viol sur mineurs d'accéder à la justice: une proposition de loi est déposée mercredi au Sénat pour franchir ce pas et élargir la définition de l'inceste aux cousins germains

(Actualisé) Lors de son déplacement à La Réunion du 27 au 29 novembre 2025, la ministre des Outre-mer avait promis la suppression de la TVA sur les produits de première nécessité pour les Outre-mer. Ce mardi 2 décembre, le Sénat a voté la pérennisation du taux de TVA à 0 %. Une victoire pour la sénatrice Audrey Bélim et pour le pouvoir d'achat des Réunionnais.

En visite dans l'île, Naïma Moutchou avait déclaré : "je vais signer un arrêté ministériel qui va permettre de faire disparaître la TVA sur les produits essentiels de la vie du quotidien des Réunionnais. On va faire baisser les prix très, très vite".

- "Une justice pour les Réunionnais", se félicite la sénatrice Audrey Bélim -

"Ce n’est que justice que les Réunionnais puissent bénéficier des mêmes soutiens de l’Etat que les Martiniquais", lance la sénatrice réunionnaise Audrey Bélim, après avoir "déposé et défendu un amendement visant à supprimer la TVA sur les produits de première nécessité à La Réunion, en Martinique et Guadeloupe".

Elle ajoute : "Cet amendement a été adopté malgré les avis défavorables du rapporteur et du Gouvernement. Et ce, malgré l’annonce de la Ministre des Outre-Mer Naïma Moutchou".

"Si le Projet de loi de Finances va jusqu’au bout de son processus et est bel et bien adopté, le taux de TVA à 0 % sera dès lors sur les produits de première nécessité en Guadeloupe, Martinique et à La Réunion afin de lutter contre la vie chère", dit-elle.

À La Réunion, selon les chiffres de l'Insee, 36% de la population vit sous le seuil de pauvreté. L'île "fait ainsi partie des régions et des départements de France où la pauvreté est la plus répandue.

De plus, selon l’Observatoire des prix, des marges et des revenus (OPMR), un produit vendu 100 euros en métropole coûte 179 euros sur l’île. Le coût de l’alimentaire y est 37 % plus élevé selon l'Insee, un écart qui atteint même 46 % pour les produits importés. Ces chiffres alimentent un sentiment d’injustice parmi la population, qui doit composer avec un pouvoir d’achat amputé.

- La Région se réjouit de l'avancement de la question de l'alignement de la TVA -

La Région Réunion se réjouit de l'avancement de la question de l'alignement de la TVA sur l’octroi de mer, concernant les produits de première nécessité.

"Il convient de souligner que, pour ce qui relève de sa compétence, la Région Réunion a déjà engagé cette dynamique en mettant un taux zéro d’octroi de mer sur des produits de première nécessité identifiés notamment dans le Bouclier Qualité Prix", précise la Région dans un communiqué.

Dans ce contexte, "la Région se félicite qu’un amendement au Projet de Loi de Finances ait été adopté hier au Sénat. Elle appelle la vigilance des parlementaires pour le maintien de cet amendement dans le cadre de l’examen du Projet de Loi de Finances qui se poursuit et demande au gouvernement de prendre, dès que possible, l’arrêté ministériel supprimant la TVA sur des produits de première nécessité, comme c’est déjà le cas pour l’octroi de mer à La Réunion".  

- Projet de loi contre la vie chère : l’examen à l’Assemblée nationale reporté -

Si le Sénat vote la pérennisation du taux de TVA à 0 % sur les produits de première nécessité en Outre-mer, le report de l'examen d'un projet de loi contre la vie chère en Outre-mer, adopté au Sénat n'est toujours pas inscrit à l'ordre du jour de l'Assemblée nationale. Un report décidé dans le but de "se donner du temps de travail", selon Naïma Moutchou.

La ministre des outre-mer a fait ce choix afin de "se donner du temps de travail" pour le renforcer. Naïma Moutchou a déclaré à l’Agence France-Presse (AFP), "la vie chère, ça doit être un sujet prioritaire. Il y a ce projet de loi de lutte contre la vie chère qui a été examiné au Sénat (…) Le texte a été amélioré mais je pense que nous pouvons aller beaucoup plus loin".

"Il n'y a actuellement aucune perspective, aucune information sur le passage de cette loi à l'Assemblée nationale", s'est alarmé le sénateur PS Victorin Lurel. Son amendement "est une manière de cranter les choses, les pérenniser parce que c'est un engagement qui est pris à long terme", s'est-il justifié. Écoutez.

Le ministre délégué aux Comptes publics David Amiel s'est toutefois opposé à cette manière de procéder, estimant que le cadre législatif permettait déjà de prendre cette mesure via un arrêté ministériel publié "avant la fin de l'année". Le rapporteur général du budget, Jean-François Husson (Les Républicains), a lui craint un "coût important" pour les finances publiques.

- Le gouvernement renonce à d'autres réformes pour les Outre-mer -

Le gouvernement avait par ailleurs renoncé à deux autres réformes prévues dans le budget 2026 ces derniers jours : la réforme des exonérations de cotisations patronales en Outre-mer (Lodéom) et celle de la défiscalisation des investissements productifs dans les territoires ultramarins.

Les sénateurs ont par ailleurs voté pour permettre de créer une majoration sur le prix des alcools forts, en vue de lutter contre l'alcoolisme. Ces mesures ne sont pas encore définitives car l'examen du budget va se poursuivre jusqu'à la seconde moitié de décembre au Parlement.

www.imazpress.com avec AFP/redac@ipreunion.com

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