Contre un budget 2026 "injuste" et "brutal", l'intersyndicale espère une forte mobilisation

  • Publié le 16 septembre 2025 à 13:57
slogan manifestation

(Actualisé) Après un 10 septembre en demi-teinte, les syndicats appellent à une nouvelle mobilisation ce jeudi 18 septembre 2025. Pour protester contre un budget 2026 "injuste" et "brutal", mais aussi pour réaffirmer leur opposition à la réforme des retraites, et réclamer des mesures concrètes face aux difficultés rencontrées par la population. Malgré un dialogue social brisé depuis l'arrivée d'Emmanuel Macron au pouvoir, les syndicats gardent espoir d'enfin se faire entendre (Photo rb/www.imazpress.com)

Les syndicats ne s'étaient plus réunis de cette façon depuis les mobilisations contre la dernière réforme des retraites. Autour de la table, la CGTR, la CFDT, la FSU, FO, la CFTC, l'Unsa, le Saiper, Solidaires, l'Union étudiante 974, et la CFE-CGC parlent d'une même voix : hors de question de laisser passer un budget qui s'alignerait avec ce qui a été présenté par François Bayrou, prié de quitter son poste de Premier ministre après un vote de confiance raté.

Sébastien Lecornu l'a depuis remplacé, tentant de lancer quelques signaux d'ouverture au dialogue. Plus question par exemple de supprimer deux jours fériés, comme voulu par son prédécesseur. "Cette mesure n'était que l'arbre qui cache la forêt", balaie Jacky Balmine, secrétaire général de la CGTR. 

"On ne supprime pas une mesure qui n'était même pas mise en place", raillent par ailleurs d'une même voix les syndicalistes. Même réaction face à la piste de supprimer les avantages accordés aux anciens premiers ministres : "cela représente quelques millions, face aux milliards d'économie qu'ils veulent faire sur le dos des salariés, des retraités et des chômeurs", souligne Christian Monteil, co-délégué de Solidaires La Réunion. 

Mais face à un gouvernement qui brille plus par sa répression des mouvements sociaux que par une écoute des représentants syndicaux, quel impact la mobilisation peut-elle vraiment avoir ? "C'est parce que les corps intermédiaires n'ont pas écouté que nous sommes aujourd'hui dans cette crise politique", pointe Expedit Lock-Fat, secrétaire département de la CFDT. "Si le gouvernement persiste et continue avec sa politique de non-écoute, il sait à quoi s'attendre, car on est déterminé", assure-t-il. 

- Préparer l'après -

Pour l'intersyndicale, hors de question de s'arrêter à une seule mobilisation. Les syndicats se préparent déjà pour une mobilisation plus longue, dans l'espoir d'enfin faire bouger les lignes. 

"Le gouvernement pourrait nous reprocher de critiquer pour critiquer, mais nous sommes forces de propositions", souligne Patrick Jacquottet, trésorier de l’Union régionale. "Si nous sommes dans cette situation aujourd'hui, c’est à cause des aides très importantes qui ont été accordées aux entreprises depuis l'arrivée d'Emmanuel Macron, ce qui serait compréhensible si cela menait à la création d'un grand nombre d'emploi et qu’il y avait un contrôle des aides accordées, mais ce n'est pas le cas", dénonce-t-il. 

"Cette dette a été créée par les cadeaux faits aux grandes entreprises, ce n'est pas aux salariés, retraités et chômeurs de la rembourser", insiste Eric Chavriacouty de l'Unsa. "Pendant des mois nous avons dû écouter François Bayrou faire la morale aux Français, alors que les cadeaux fiscaux faits aux grandes entreprises et la baisse des impôts pour les plus riches sont ce pourquoi nous sommes arrivés à cette situation. Et ce n'est pas moi qui le dis, mais la Cour des comptes", abonde Christian Monteil. 

Les rendez-vous sont fixés à 9 heures, à Saint-Pierre et à Saint-Denis. L'association Attac et les Retraités de la fonction publique se joindront par ailleurs aux cortèges. Un mouvement national, qui devrait être très suivis dans les entreprises les plus syndiquées. 

"Quand on voit que beaucoup d'étudiants sautent au moins un repas par jour, ce n'est pas possible", dénonce Rayan Remtoula, secrétaire général de l'Union étudiante 974. "C'est choquant, il y a une précarité énorme. Quand on sait que la nourriture coûte 37% plus cher à La Réunion que dans l'Hexagone, qu'il n'y a pas assez de logements étudiants et que les loyers du privé explosent, cela mène à une grande précarité", rappelle-t-il, indiquant que le syndicat appelle à la mise en place d'un revenu d'autonomie et un plafonnement des loyers. 



Mais entre la lassitude face au mépris gouvernemental, un syndicalisme de plus en plus essoufflé – bien que le nombre d'adhérents soit repartis à la hausse d'après les syndicats depuis la réforme des retraites – et une précarité exacerbée qui ne permet plus de se priver de salaire même pour quelques jours, l'espoir d'une mobilisation massive semble lointain. 

Pas de quoi décourager les syndicalistes. "Nous sommes dans une composition inédite, tous les syndicats sont présents et accompagnés des étudiants, des retraités et des associations. Le gouvernement a réussi à nous faire nous rassembler, et nous attendons une mobilisation très importante", assure Jean-Paul Paquiry, secrétaire général de Force Ouvrière Réunion. 

Rendez-vous jeudi pour tenir le pari.

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as/www.imazpress.com / redac@ipreunion.com

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5 Commentaires
GHERARDI
GHERARDI
2 semaines

Vous avez raison sur la forme, Toutefois depuis la nuit des temps les systèmes politiques saignent la plèbe, le pouvoir corrompt. Nous ne croyons pas aux manifestations.Rappelons-nous de la fin de spartacus et de ses partisans, de la trahison des pirates ciliciens et de l'ambition de Crassus. Envisageons la dikastocratie et une nouvelle constitution sans privilèges.

La sollicitation accrue de la justice pour traiter de problèmes clefs de la société, ces évolutions sont considérées comme un progrès puisque la justice doit jouer un rôle essentiel dans le fonctionnement de l’État de droit démocratique.

Les affaires politico-financières, ont placé des magistrats sur le devant de la scène médiatique, devenant soudainement des figures populaires. Paradoxalement des forces hostiles adoptent de nombreuses mesures de restrictions à l’action indépendante des juges. Les Juges garants d'une démocratie qui fonctionne et qui résistent aux dérives de la corruption et aux abus de la classe politique.

Les droits des citoyens ont beaucoup reculé. Le maintien de l'ordre libéral coûte cher. Accélérer les procédures et imposer des mesures provisoires, au risque d’implosion démocratique, donnons aux juges les pleins pouvoirs.

Pom
Pom
3 semaines

Ceux qui produisent, travaillent, remplissent la caisse seront au travail comme d'habitude. Ceux qui vivent sur la bête seront dans la rue. Les prochaines élections, les premiers savent quoi voter. Ils n'attendent que la dissolution.

Ne pas oublier
Ne pas oublier
3 semaines

Les élus qui sont d'accord avec Lecornu : Selly, Vira, Vergoz, Lorient, Melchior, St Philippe, Tak, Petite Île, Ste Marie ...

Le jour des élections on se souviendra.

Mi dit mi pense
Mi dit mi pense
3 semaines

Plussoie et Amen !

Que pèsent réellement ces syndicalistes péi en noix de coco ?

Tout juste à sauver leur avantage en jeton de présence, profiter des petites combines entre syndicats

Esther
Esther
2 semaines

Réveillez vous.
C'est grâce aux syndicalistes a leurs actions qu'aujourd'hui nous avons des acquis.
70 ans d'acquis.... Encore vous tenez ce language ?!