Fin de débats

Retraites : le Sénat adopte la réforme avec les voix des quatre sénateurs de La Réunion

  • Publié le 12 mars 2023 à 19:23

Le Sénat, à majorité de droite, a adopté ce samedi soir 11 mars 2023 la réforme des retraites par 195 voix contre 112. Les quatre sénateurs de La Réunion ont voté en faveur de cette réforme majoritairement rejetée par les Français en général et les Réunionnais en particulier. Ce vote est intervenu après dix jours de débats heurtés, au terme d’une nouvelle journée de mobilisation et avant une semaine déterminante pour le projet gouvernemental.

Michel Dennemont, Nassimah Dindar, Michel Lagourgue et Viviane Malet font donc partie des 195 élus qui se sont prononcés en faveur de la réforme. Les quatre sénateurs de La Réunion, avaient déjà voté en faveur du l'article 7 de la réforme actant le recul de l'age légal du départ à la retraite.

Lire aussi : Hors-sol face à la réalité réunionnaise, les sénateurs péi votent pour la réforme des retraites

La Première ministre Elisabeth Borne n'a pas caché sa satisfaction après ce premier véritable succès législatif pour un projet extrêmement contesté. « Une étape importante a été franchie », s'est-elle immédiatement félicitée dans une déclaration à l'Agence France Presse, convaincue qu'il "existe une majorité" du Parlement pour adopter la réforme. 

Car le projet phare du second quinquennat d'Emmanuel Macron n'a pas achevé son parcours législatif. Un vote crucial l'attend probablement jeudi à l'Assemblée nationale.

- Débats bloqués -

Le Sénat a bouclé samedi soir sa course contre-la-montre avec une journée d'avance sur l'échéance fixée à dimanche minuit, en vertu de l'article de la Constitution auquel le gouvernement a eu recours pour limiter le temps des débats législatifs.

"Enfin, nous y voilà !", s'est exclamé le patron des sénateurs LR Bruno Retailleau qui a demandé au ministre du Travail Olivier Dussopt de transmettre un message au président Emmanuel Macron. "Nous votons la réforme, mais nous ne votons pas (pour) lui", a-t-il affirmé.

À gauche, la sénatrice PS Monique Lubin, a fustigé quant à elle une réforme "brutale". "C'est une journée noire pour tous les salariés de ce pays", a-t-elle déploré.

https://twitter.com/publicsenat/status/1634673572626006023

La sénatrice écologiste Raymonde Poncet a commenté : "la pièce qui s’est jouée au Sénat crée un précédent, elle est dangereuse pour l’avenir de la démocratie parlementaire. Ce qui s’est produit ne profitera à aucun".

https://twitter.com/publicsenat/status/1634683647667187720

En février, l'avalanche d'amendements déposés par l'alliance de gauche (Nupes) avait empêché l'Assemblée de se prononcer sur cette réforme contestée de toutes parts, sans même parvenir à examiner l'article 7 au cœur du projet, prévoyant le recul de l'âge de départ de 62 à 64 ans.

Au Sénat, où la France insoumise (LFI) ne dispose pas d'élus, les débats ont été moins paisibles qu'attendu. Afin d'accélérer des débats qui s'éternisaient, Olivier Dussopt, soucieux d'obtenir une légitimité démocratique pour la réforme, avait dégainé vendredi l'arme de l'article 44.3 de la Constitution.

Cette procédure permet un vote unique sur l'ensemble du texte sans mettre aux voix les amendements auxquels le gouvernement est défavorable.

Lire aussi : Retraites : le gouvernement passe par un vote bloqué sur l’ensemble du texte devant le Sénat

"Le vote forcé du Sénat rend illégitime cette réforme des retraites rétrogrades. Monsieur Macron veut s’adresser au peuple ? Qu’il le fasse en organisant un référendum", a lancé, du haut de la tribune du Sénat, la communiste Cathy Apourceau-Poly

https://twitter.com/publicsenat/status/1634678795549417476

L'examen du projet de loi a donc pu avancer au pas de charge, surtout après le coup d'accélérateur impulsé par Bruno Retailleau qui a renoncé samedi après-midi à présenter son amendement emblématique, qui demandait de supprimer les régimes spéciaux bénéficiant à certaines catégories de travailleurs, y compris pour les salariés actuels.

- Retour à l'Assemblée -

Après le Sénat, c’est désormais au tour de la commission mixte paritaire (CMP) d’entrer en scène, conclave qui réunira mercredi sept députés, sept sénateurs, et autant de suppléants dans une salle à huis clos du Palais Bourbon avec l’objectif de parvenir à un compromis sur les mesures qu’Assemblée et Sénat n’ont pas votées dans les mêmes termes.

Le camp présidentiel et la droite semblent avoir la main sur cette CMP, avec respectivement 5 et 4 titulaires chacun, dont Olivier Marleix, patron des députés LR. Une nouvelle journée de manifestations, la huitième, est prévue en parallèle de la réunion.

Dans le meilleur des scénarios pour l'exécutif, si députés et sénateurs parviennent à un accord au sein de cette commission, le texte remanié devra être validé jeudi 16 mars à partir de 9h au Sénat, puis à 18h (heure de La Réunion) à l'Assemblée. Ce dernier vote, s'il est positif, vaudra adoption définitive par le Parlement.

Mais les doutes sur l'existence d'une majorité à l'Assemblée ont ravivé l'hypothèse d'un recours par le gouvernement à l'article au 49.3 de la Constitution. Il permet une adoption sans vote, mais expose l'exécutif au risque d'une motion de censure.

Au Palais Bourbon, la droite, traditionnellement favorable à un report de l'âge légal de la retraite, est beaucoup plus divisée qu'au Sénat. À ce stade, entre 30 et 35 députés LR seulement (sur 61) envisagent de voter le texte, une quinzaine de s'y opposer, et environ une dizaine de s'abstenir, selon une source interne.

- Mobilisation en recul, les syndicats appellent au référendum -

Ce vote au sénat est intervenu alors que les syndicats ont appelé le président de la République à "consulter le peuple" sur la réforme des retraites, lors d'une septième journée d'action qui a nettement moins mobilisé que les six précédentes et à l'orée d'une semaine décisive où le gouvernement espère voir la réforme définitivement adoptée.

Le ministère de l'Intérieur a dénombré 368.000 manifestants en France, dont 48.000 à Paris, soit moins que le 16 février, journée qui a le moins mobilisé depuis le début de la contestation le 19 janvier. L'Intérieur avait alors annoncé 440.000 manifestants, dont 37.000 à Paris.

La CGT a elle compté plus d'un million de manifestants, dont 300.000 à Paris, contre 1,3 million dont 300.000 à Paris le 16 février. Le décompte réalisé à Paris par le cabinet Occurrence pour un ensemble de médias, dont l'AFP, s'élève à 33.000.

Le secrétaire général de la CFDT, Laurent Berger, a reconnu avant le départ de la manifestation parisienne une moindre affluence que le 7 mars, où la mobilisation avait été historique partout en France, mais la détermination est "forte", a-t-il assuré.

Lire aussi : L'intersyndicale appelle à une nouvelle manifestation le 15 mars

www.imazpress.com avec l'AFP / redac@ipreunion.com

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18 Commentaires
THOR
THOR
1 an

Mort de rire ! Continuez à voter pour ce genre de personnages, bon on vote pas pour les sénateurs mais on vote pour ceux qui les désignent, et tout ira bien......on a les élus qu'on mérite alors......

Lutte ouvrière
Lutte ouvrière
1 an

Bassesse des gens de la « Chambre haute »

La réforme voulue par Macron aura pour conséquence de reculer l'âge de la retraite de deux ans. Elle épuisera encore plus au travail les salariés pratiquant des métiers difficiles et les femmes qui, déjà aujourd'hui, ont plus de mal à cumuler le nombre nécessaire de trimestres pour bénéficier d'une retraite pleine ;
Les 4 sénateurs et sénatrices de droite de La Réunion (Jean Louis Lagourgue – Nassimah Dindar – Michel Dennemont et Viviane Malet) savent cela. Ils savent que le salaire moyen à La Réunion est bien inférieur à celui de métropole et que par conséquent les retraites sont très insuffisantes pour permettre aux retraités réunionnais de vivre leurs vieux jours décemment.
Mais du haut de leurs sièges capitonnés et dans l'ambiance feutrée du Sénat, ils ont décidé à l'unanimité de voter pour la réforme des retraites qu'ils estiment « nécessaire » pour exonérer leur classe, la bourgeoisie, de passer à la caisse !  

Eve
Eve
1 an

#SOLIDARITE " Si nous devons diviser une pâte en 2 , nous la diviserons" Olivier Matteu
https://www.dailymotion.com/video/x8j104s

SOMANKE
SOMANKE
1 an

Notre problème en France, comme dans beaucoup d’autres pays, est systémique.
Pourquoi serait-il démocratique de donner à un homme ou une équipe un blanc seing pendant une durée déterminée sans pouvoir le ou les démettre en cours de mandat si le peuple le juge nécessaire. La Démocratie, au sens où l’entendaient ses inventeurs, n’existe plus. Le peuple a été remplacé par une oligarchie qui s’est constituée il y a longtemps à la faveur d’une opération de séduction ou de pression pour conquérir le pouvoir et détenir ainsi les moyens efficaces pour le confisquer au détriment du peuple. Nous sommes vraiment loin de la démocratie athénienne. C’est vrai que la démographie a tué «l’eclesia » et que l’exercice de la démocratie directe est difficilement concevable. La question est: Comment rendre le pouvoir (peu ou prou) au peuple ?
Je crois possible de lui permettre de sanctionner son ou ses mandataires en cours de mandat.
Prenons par exemple un Président de la République élu par 5 ou 10% de la population totale du pays (je ne parle pas des électeurs). Nous pouvons imaginer la possibilité de le révoquer à partir d’un an de mandat après avoir réuni 5 ou 10% des citoyens remplissant des conditions qui restent à déterminer.
Cette règle qui reste bien sûr à affiner pourrait s’appliquer à tout élu quelque soit la collectivité concernée. Ce système présente bon nombre d’avantage, le premier étant la motivation du citoyen par la chose publique. Il contraindrait aussi les candidats à se montrer plus précis dans leurs engagements et à les respecter.
Les élus sortiraient de leurs tours d’argent (!) pour être au plus près du peuple. L’interêt Général aurait du sens puisque dicté directement par ceux qui en jouissent.
Oui une sixième République est maintenant nécessaire, mais pas n’importe laquelle. Toutes les idées sont bonnes à prendre pour les garder ou améliorer celles qu’on avait déjà.

Eve
Eve
1 an

Un syndicat ce n'est pas une entreprise , il n'y a pas de patrons , pas de chefs ! Ce sont les syndiqués qui décident des actions !

Eve
Eve
1 an

Un syndicat c'est MOI , TOI , NOUS .. Alors syndiquons nous et allons porter ces fameuses cuoilles que vous appréciez tant .. et bloquons tout avec un cerveau c'est plus efficace qu'avec des couilles

Dom
Dom
1 an

Selon Patrick Kanner, président du groupe socialiste au Sénat, le gouvernement s’est mis dans une « impasse par obstination ». « Il n’y a pas de bonne solution pour le gouvernement car c’est une mauvaise réforme. (…) S’il y a un 49.3 à l’Assemblée, la gauche déposera une motion de censure, mais nous ne mélangerons jamais nos voix avec le Rassemblement national », a-t-il annoncé sur l’antenne de BFM-TV.

Eve
Eve
1 an

https://www.laprovence.com/actu/en-direct/82600384120102/reforme-des-retraites-utiliser-le-49-3-sur-les-retraites-serait-dangereux-pour-laurent-berger
Je ne cautionne jamais la violence. Après, peut-être que ce sera une conséquence malheureuse face au mépris auquel nous nous heurtons. Il y a un ressentiment très profond dans le monde du travail", met-il en garde.Laurent Berger

Dom
Dom
1 an

"Movilización histórica hoy en Francia con 2 millones de manifestantes en las calles. Los franceses están a punto de tumbar con 7 huelgas generales en 2 meses la reforma del sistema de jubilaciones (de 62 a 64 años). Tenemos mucho que aprender de la lucha obrera de los franceses."
Optimistes les espagnols !!

Templier974
Templier974
1 an

Quatre sénateurs rices :ils et elles vont retrousser leurs manches .un dans les champs, le 2ème en maçonnerie, l'autre dans l'armée et le 4ème à vous de choisir dans un travail harassant, autre que les 3 premiers.Allez au boulot, sans rechigner et les heures supplémentaires ne sont pas payées...Et pas de retraite avant 64 ans.

Dom
Dom
1 an

Il aura donc fallu les pires instruments de la 5eme République avec l’aide des LR, dissous dans le macronisme, pour passer au Sénat la réforme des retraites. Ni légitimité populaire ni légitimité parlementaire, on continue à l’Assemblée nationale et dans la rue jusqu’au retrait.

L'alemant
L'alemant
1 an

Tout nos sénateurs et trices
Son des girouettes
Un coup à gauche
Un coup à droite
Pendant ce temps
Nous ici on empêche nos voisins de faire ses courses
Bravo messieurs les représentants est-ce que ce monde est sérieux

Dom
Dom
1 an

https://www.youtube.com/watch?v=JO0Vg0F2oak
A écouter !!!! Vive la lutte !

Dom
Dom
1 an

Après la violence institutionnelle du triste maître des horloges #Macron qui a rabougri le débat parlementaire jusqu'à la caricature pour empêcher ses mensonges de diffuser dans la population, voilà qu'il choisit la violence physique contre ses concitoyens La macronie aux abois
Hier , samedi 11 mars , la police de Macron l'éborgneur , s'est déchaînée sur les manifestants !

ben
ben
1 an

leur retraite apres 9 ans de fonction c est 4600 en moyenne....vivement la révolution qu on fasse aux politiciens ce que les bourgeois ont subit en 1789

Eve
Eve
1 an

Grève Mercredi 15 mars / Gréve reconductible

HULK
HULK
1 an

Si les syndicats avaient des co...les,ils iraient les bloquer eux, au lieu d'aller emmerder les gens qui n'y peuvent rient qui souvent les soutiennent. Absurdie,quand tu nous tiens.

Ded
Ded
1 an

Normal , nos sénateurs sont pleins de fric et il y a longtemps qu'ils ont assuré leurs arrières !
sans compter qu'un mandat de sénateur de 6 ans c'est 2000€ de retraite , hé oui, le sénat n'a même pas voulu qu'on parle de leur système maffieux de retraite