L'intersyndicale appelle à une nouvelle manifestation le 15 mars

Ce samedi 11 mars, l’intersyndicale (CGTR, CFDT, FO, FSU, UNSA, Solidaires, Saiper, CFTC, CFE-CGC, FGR, Unef, Attac) appelle  à se mobiliser devant les grands centres commerciaux de La Réunion. Sainte-Marie, Saint-Pierre, Sainte-Clotilde, Saint-Louis et bien d’autres… Rendez-vous est donné dès 8h30 pour une distribution de tracts. « On ne veut pas laisser la pression retomber avant les prochaines journées de mobilisation », déclare les syndicats.

Ces lieux de rassemblement n’ont pas été choisis par hasard. Les centres commerciaux sont les temples de la consommation et reflètent particulièrement bien la vie chère et l’inflation à laquelle font face les Réunionnais.

L'idée est, encore une fois, d'attirer ceux qui, financièrement, ne peuvent pas vraiment se permettre de faire grève en semaine.

Une nouvelle journée de mobilisation qui prépare celle du 15 mars prochain. Journée pour laquelle l’organisation de la mobilisation n’a pas encore été dévoilée.

Les manifestants seront-ils présents ce samedi, ou alors retrouverons-nous seulement quelques irréductibles aux abords des galeries commerciales ce samedi ?

Si mardi 7 mars 2023, l’appel à la mobilisation avait rassemblé massivement les grévistes sur les ronds-points et quatre voies de l’île, les jours suivant, le mouvement était un peu tombé à l’eau.

Au sixième jour de mobilisation, 2.450 personnes selon la préfecture et 5.000 selon les syndicats étaient mobilisées en nombre à Gillot, à Saint-Pierre mais également à Savannah (Sait-Paul). Une journée de barrages, blocages et tractages de la part des manifestants. Le tout, dans une bonne ambiance, malgré le déversement des gravats sur les quatre voies de Sainte-Marie. Syndicats, grévistes, tous se disaient satisfaits de cette mobilisation réussie.

Le soir même, l’intersyndicale se réunissait pour annoncer la poursuite du mouvement. C’est alors que les dissidences entre les différentes organisations se sont fait ressentir. Si certains souhaitaient se poster à la Préfecture à l’occasion de la journée des droits des femmes, d’autres préféraient revenir sur la quatre voies. Résultat, le lendemain, très peu de manifestants au rendez-vous.

Le mercredi 9 mars, à peine 400 manifestants pour l’ensemble de l’île, mobilisés à Gillot et à Saint-Pierre. Au programme de ces grévistes qui ne lâchent rien, du tractage sur la quatre voie de Sainte-Marie et au boulevard Bank dans le Sud. Preuve que la confusion qui règne au sein de l’intersyndicale n’a pas permis de mobiliser. La pluie ayant été également présente.

Si l’absence de mobilisation aurait pu en freiner plus d’un, le lendemain, une petite dizaine de personnes s’étaient rassemblées au Chaudron pour distribuer des tracts.

Une mobilisation nécessaire avant la date du 15 mars, où le projet de réforme des retraites se retrouvera de nouveau devant l’Assemblée nationale, après avoir été étudié par les sénateurs. Des sénateurs qui, on le rappelle, ont voté pour le report de l’âge de départ à la retraite de 62 à 64 ans. Parmi les votes en faveur de la réforme se trouvent ceux des quatre sénateurs réunionnais.

De son côté, l’Élysée a assuré aux syndicats que « la porte de l’exécutif » restait toujours « ouverte » pour discuter de la réforme des retraites.

De plus, Emmanuel Macron a répondu à la lettre envoyée par les organisations syndicales. Le chef de l'État y affirme ne pas « sous-estimer » le « mécontentement » et les « angoisses ». « Le gouvernement est, comme il l'a toujours été, à votre écoute pour avancer par le dialogue, trouver des solutions innovantes, sans transiger sur la nécessité de restaurer un équilibre durable de notre régime de retraite », répond-il à l'intersyndicale, sans donner suite à sa demande d'être reçue en urgence.

Ce qui devrait pour le moins agacer l'intersyndicale et la majorité de Français opposés à cette réforme