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Le préfet : "La Réunion n'est pas une bonne destination pour les odyssées dangereuses" des migrants

  • Publié le 13 janvier 2023 à 16:27
  • Actualisé le 13 janvier 2023 à 17:13

(Photo Jérôme Filippini - préfet de La Réunion SL/www.imazpress.com)

Ce vendredi 13 janvier 2023, et comme nous le révélions dès le lundi 9 janvier, un navire avec, à son bord plus de 70 migrants se trouve au large des cotés de Maurice et de La Réunion. Il s’agit d’un bateau de pêche de 16 mètres de long immatriculé “Imula 0532 CHW”. Surveillé par les autorités depuis plusieurs jours, le navire a rallumé son transpondeur dans la nuit de jeudi à vendredi. Pour le moment il fait route vers La Réunion. Si sa trajectoire se confirme, ce navire serait le premier à accoster à La Réunion en 2023. Le préfet tient une conférence de presse ce vendredi après-midi pour faire le point sur la situation en direct sur notre site (Photo d'illustration rb/www.imazpress.com)

  • "Ce n'est pas une vague migratoire énorme"

    Comme l'a affirmé le préfet Jérôme Filippini, "c’est un phénomène qu’on prend très au sérieux. Ce n’est pas une vague migratoire énorme qui concerne notre territoire. "Nous faisons tout ce que nous pouvons lorsque le droit a été appliqué (...) tout doit être fait  pour que les personnes qui ont vocation à rester chez nous", poursuit-il, regardez :

  • Les autorités enquêtent sur les filières de passeurs

    "On essaie toujours de savoir comment fonctionnent les filières de passeurs. La question reste de savoir s'il y a des représentants de ces filières à la Réunion".

  • Les passeurs à blâmer pour la situation, selon le préfet

    "Lorsqu'une personne est déboutée, c'est que l'agent de l'Ofpra qui l'a reçue a estimé que son récit n'était pas compatible avec l'asile" explique Jérôme Filippini.

    "Il y a des gens qui sont responsables de cette situation : ceux qui font croire qu'ils pourront rester en France."

    Pour pouvoir prétendre à l'asile, "il faut mettre en avant un risque personnel à retourner dans son pays".

  • "Nous avons une bonne relation avec le Sri Lanka"

    "J'ai reçu une délégation il y a quelques temps pour discuter de la situation. Il y a un véritable effort de la part du gouvernement sri lankais pour éviter ces départs" explique le préfet.

  • "Je mettrai toute mon énergie pour éviter de futurs départs"

    "Je n'ai pas eu connaissance de naufrages de bateaux à destination de La Réunion" affirme-t-il par ailleurs.

  • "Ce que nous constatons, c'est que les échanges d'information avec le Royaume-Uni n'ont pas été fluides"

    "Il a été difficile d'avoir accès à certaines informations, une situation qui tend à s'améliorer. On a eu l'occasion d'échanger beaucoup dernièrement, après signalement auprès du ministère des Affaires étrangères" détaille le préfet

    Des discussions sont en cours pour que les autorités britanniques communiquent mieux lors d'escales de bateaux à destination de La Réunion.

  • "Les migrants n'ont pas l'intention d'aller à Maurice"

    "Les migrants passent parfois par les eaux mauriciennes, mais ils ne se signalent pas. Parce qu'ils n'ont pas l'intention d'aller à Maurice, mais en France. On a des difficultés en France, mais comparé à d'autres pays, c'est un eldorado. Elles ne demandent pas à rester à Maurice, à Chagos" explique le préfet.

  • "Je confirme qu'un cinquième navire se dirige vers nos côtes" confirme le préfet

    Le navire devrait accoster dans la nuit ou demain matin. "On ne peut pas confirmer le nombre de personnes à bord. Je sais qu'il y en aura plusieurs dizaines" annonce-t-il. "On fera en sorte qu'il arrive sauf. Face à cette nouvelle arrivée, nous appliquerons la même procédure : assistance à la mer, traitement selon le droit à la terre. Les personnes admises seront accueillies sur notre territoire, les autres seront maintenues en zone d'attente jusqu'à expulsion."

  • "La Réunion n'est pas une bonne destination pour ces odyssées dangereuses"

    "Les autorités sri lankaises démentèlent des départs organisés par des passeurs. Nos relations sont bonnes avec Colombo. Mais il y aura sûrement d'autres arrivées dans les jours et les mois prochains. Je ne garantis pas que ce que nous faisons va tarir les départs votre notre île. Notre message est : La Réunion n'est pas une bonne destination pour ces odyssées dangereuses" déclare le préfet.

  • "276 personnes ont été reconduites au Sri Lanka" annonce le préfet

    "Les autres personnes sont sur notre sol car on leur a admis le droit d'asile. Trois mineurs ont aussi été pris en charge par l'aide sociale à l'enfance" détaille Jérôme Filippini

    "46 personnes sont parties ce matin un peu avant 9h, et sont arrivées au Sri Lanka. C'est un signal très fort qui est envoyé aux migrants" dit-il, alors que les expulsions sont intervenues très rapidement. "Ce que l'on souhaite passer comme message, c'est de faire comprendre que partir en bateau depuis le Sri Lanka, traverser toute la zone sud de l'océan Indien, c'est extrêmement dangereux, sûrement couteux, et l'assurance quasi-certaine d'être renvoyé dans son pays."

    "Je ne peux pas garantir que le message est complètement passé, ni auprès des personnes concernées ni auprès des passeurs. Mais le message commence à passer grâce aux autorités sri lankaises."

  • Le préfet prend la parole

    122 migrants sont arrivés depuis juillet 2022. "Si on ajoute à ces 122 migrants la vague précédente, ce sont 397 personnes qui sont arrivées en provenance du Sri Lanka" énonce-t-il. "Je dis cela pour éloigner l'idée que nous subissons une invasion" dit-il.

    "Quand un navire se signale en détresse, il faut faire en sorte de lui porter assistance. C'est le droit de la mer, c'est le droit international" explique le préfet.

  • Le navire à la limite des eaux territoriales

    Selon les données, le navire se trouverait actuellement à la limite de la zone économique exclusive française, ce qui constitue la frontière maritime entre les eaux mauriciennes et les eaux réunionnaises.

     

  • Le préfet va faire le point

    La préfecture annonce que le préfet Jérôme Filippini, effectuera un point de situation sur les migrants sri lankais ce vendredi à 16h30. Sa conférence de presse sera à suivre en direct sur notre site

    Jérôme Filippini, préfet de La Réunion
    Jérôme Filippini, préfet de La Réunion

     

     

  • A 200 km de La Réunion

    Pour le moment, le navire de pêche immatriculé “Imula 0532 CHW” se trouve au large la côte nord-ouest de Maurice à environ 200 km de La Réunion.

    S'il poursuit sur cette route et à cette allure, il devrait aborder à La Réunion tôt ce samedi matin

  • Bonjour La Réunion

    Bonjour La Réunion et merci de nous suivre pour ce live dédié au navire de migrants Sri-Lankais se trouvant pour l'heure au large de notre île. Suivez avec nous leur avancée.

À propos

Ce navire serait le premier à accoster à La Réunion en 2023.

Le lundi 9 janvier, Imazpress révélait l'arrivée prochaine d'un navire, avec, à son bord, plus de 70 migrants. Selon nos informations, le navire avait été repéré depuis plusieurs jours au large de nos côtes.

Lire aussi : Plus de 70 migrants devraient arriver en fin de semaine à La Réunion

Depuis le début de l'arrivée de ces navires à La Réunion, 478 migrants Sri-Lankais ont foulé le sol de notre île. Actuellement, 160 se trouvent en hébergement d'accueil.

- Quatre navires arrivés en 2022 -

Le dernier en date donc, l’Imula 0559 CHW, arrivé le samedi 24 décembre au port de La Réunion. Il est arrivé à quai à 18h15. Ce navire avait été repéré dans les eaux françaises dans la nuit du vendredi 23 au samedi 24, comme nous vous le révélions. Les 53 migrants ont été pris en charge par les services de l’État. Pour rappel, les migrants ont été auditionnés par le juge des libertés et de la détention et renvoyés en zone d’attente, à l’exception de trois mineurs, qui ont été pris en charge par l’aide sociale à l’enfance. Une enfant n’a pas été auditionnée et a suivi ses parents. Et deux personnes ont été autorisées à effectuer leur demande d'asile.

Pour les migrants, un avion d'une compagnie aérienne a déjà été affrété pour un départ prévu en fin de semaine.

L’avant-dernier navire à être arrivé à La Réunion remonte au 20 octobre. Un bateau de pêche avec à son bord 17 personnes. Trois femmes et un enfant se trouvaient à bord. Le 7 novembre, treize de ces migrants dont la demande d’entrée sur le territoire français a été refusée, ont été reconduits vers la frontière. Quatre ont pu rester à La Réunion.

Le 17 septembre, ce sont 46 migrants qui ont trouvé refuge dans notre île. Le 26 septembre, la cour d’appel a autorisé 39 des 46 migrants sri lankais à quitter la zone d’attente. Le 6 octobre, sept Sri-Lankais sont reconduits en avion à destination du Sri Lanka.

Le 31 juillet, un navire a également accosté à la Pointe des Galets. Après avoir été pris en charge et placés en zone d’attente à l’aéroport Roland-Garros, tous ont demandé l’autorisation d’entrer en France au titre de l’asile. Sur ces six personnes, une seule a initialement obtenu l’autorisation d’entrer en France. Les cinq autres ont d’abord été déboutés de leur demande, avant d’être finalement autorisés à rentrer sur le territoire.

Lire aussi – Le navire sri lankais avec 53 passagers à bord a accosté au Grand Port Maritime Lire aussi - Migrants Sri-Lankais : plusieurs demandes d'entrer en France rejetées en appel

– De nombreux bateaux arrivés à La Réunion depuis 2018 –

Depuis 2018, six bateaux ont accosté sur notre île, avec un total de 356 sri-lankais ayant foulé le sol réunionnais. Là encore des demandes d’asile ont été faites, certaines acceptées, d’autres rejetées. Quelques dizaines de migrants ont finalement pu rester à La Réunion. Tous les autres ont été renvoyés au Sri Lanka.

Les bateaux arrivés à La Réunion en provenance du Sri-Lanka :

• Le 13 avril 2019, à bord d’un bateau en mauvais état, 120 de personnes tentent d’accoster dans le port de Sainte-Rose. Elles sont interceptées. Parmi elles se trouvent trois ressortissants indonésiens soupçonnés d’être des passeurs. 60 des 120 migrants seront ensuite expulsés vers leur pays. Les passeurs seront jugés le 15 mai par le tribunal correctionnel de Saint-Denis. Ils sont condamnés à des peines de prison allant de 12 à 18 mois de prison ferme pour “aide à l’entrée ou au séjour irrégulier en bande organisée”. Ils feront appel mais finiront par se désister de leur requête. Leurs condamnations sont donc définitives

• Le 4 février 2019, un bateau avec à son bord environ 70 personnes dont 5 enfants et 8 femmes, est intercepté au large à 5 kilomètres au large de la côte de la commune de Saint-Philippe. Le 14 février, 64 des 70 migrants sont expulsés de La Réunion et renvoyés dans leur pays à bord d’un avion spécialement affrété.

• Le 14 décembre 2018, 62 personnes, dont une dizaine de femmes et d’enfants, arrivent à bord d’un bateau de pêche. D’abord placés en zone d’attente, tous les migrants ont été remis en liberté par le tribunal au motif que leurs droits ne leur avaient pas été notifiés à leur arrivée dans l’île.

• En octobre 2018 à bord d’un bateau en relatif bon état, huit Sri-lankais, d’une moyenne d’âge plutôt jeune, entre 20 et 30 ans, dont un mineur d’environ 16 ans sont interceptés. Le bateau aurait navigué plusieurs jours en pleine mer. Ils sont expulsés vers leur pays quels jours plus tard.

• En septembre 2018 la marine sri-lankaise arrête au large de la côte ouest du Sri-Lanka, 90 personnes qui voyageaient illégalement dans un chalutier à destination de l’île de la Réunion.

• En mars 2018, six Sri Lankais sont retrouvés au large de Saint-Gilles à bord d’un radeau de fortune. Ils entament ensuite une procédure de demande d’asile. Certains ont depuis regagné leur pays

=> Les bateaux interceptés au départ au Sri-Lanka :

• Le mercredi 6 novembre 2019, onze personnes ont été interceptées par les autorités sri lankaises alors qu’elles tentaient de venir illégalement La Réunion.

• Le 7 mars 2019, au moins 30 migrants ont été arrêtés ce jeudi 7 mars 2019 dans la matinée par la marine sri-lankaise à 74 kilomètres au sud du Sri-lanka, rapporte le Daily Mirror. Deux patrouilleurs ont intercepté un chalutier transportant des migrants illégaux. “Nous soupçonnons qu’ils tentaient de rejoindre l’île de La Réunion,” a déclaré le porte-parole de la Marine Isuru Suriyabandara.

• Le 14 février 2019, les forces spéciales d’intervention et la marine du Sri Lanka ont arrêté 21 personnes, dont trois femmes et quatre enfants qui s’apprêtaient à quitter illégalement le territoire, rapporte le Daily Mirror. Ils étaient cachés dans une maison située à Siyambalanduwa. Peu de temps après, trois hommes, les présumés passeurs ont été interpellés dans une Résidence à une centaine de kilomètres plus au sud, à Pannegamuwa avec deux véhicules et près de 627 000 roupies (environ 3100 euros). Selon le Daily Mirror, les 21 personnes s’apprêtaient à quitter le Sri Lanka pour La Réunion.

• Le 11 septembre 2018 : un chalutier transportant 90 personnes, 89 hommes et une femme est arrêté au large du Sri-Lanka

• Le 8 août 2018 un bateau avec 21 occupants (19 hommes et deux femmes) est intercepté, à 117 milles marins de Chilaw (Ouest du Sri-Lanka), dans les passagers, deux déserteurs de l’armée.

Lire aussi - Migrants Sri-Lankais : La Réunion terre d’attrait, mais pas (toujours) d’accueil www.imazpress.com/redac@ipreunion.com
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7 Commentaires
Cafre
Cafre
1 an

400 arrivés et 260 partis. Il reste donc 140 à la réunion. Environ 40% qui restent et le préfet veut nous faire croire qu'il expulse le maximum et veut décourager les sri lankais de venir! Lol

Le préfet noie le poisson !
Le préfet noie le poisson !
1 an

Le préfet répond à beaucoup de questions mais il ne répond pas à celle-ci : que sont devenus les migrants qui ne sont pas réexpédiés chez eux?

Tilin
Tilin
1 an

Voilà c'est dit pour l'immifration qui arrive l'île et reçu à bras ouvert par nos politiques de gauche comme de droite en plus les srylancas n'est pas un pays en guerre.

HULK
HULK
1 an

Il faudrait vraiment s'attaquer aux passeurs qui, lorsqu'ils sont attrapés ne sont pratiquement condamnés à rien. Trop de laxisme comme d'habitude, voire dans certains cas,de complicités.Ce sont au final de pauvres gens qui sont rançonnés, voire pire. Le pilote du bateau n'est certainement pas un réfugié. Qu'en fait-on? Il est simplement renvoyé? Bien payé, il reviendra puisqu'il connaît le chemin.

Alain
Alain
1 an

Mais oui, pourquoi donc viennent ils à La Réunion? Ils pourraient demander l'asile politique à la Corée du Nord ou l’Érythrée, par exemple?

nono
nono
1 an

pourquoi ne pas installer une ligne aerienne directement cela serait plus facile pour tout le monde on pourrait les accueillir a Gillot

esmee974
esmee974
1 an

Il est peut être temps qu'on se bouge non ? Pourquoi ces navires ne s'arrêtent pas à l'ile maurice qui se trouve sur leur passage avant la Réunion ? L'île Maurice doit les dérouter....Au lieu d'attendre sagement qu'il embarque ici, faudrait en faire de même et les dérouter en pleine mer. les dérouter vers Madagascar par exemple ou l'ile est plus grande, et ils pourront y faire leur demande d'asile...