Trois "événements indésirables graves" dont un décès

Vaccin contre le chikungunya : l'arrêt de la campagne pas envisagé par l'Agence régionale de santé

  • Publié le 26 avril 2025 à 19:06
  • Actualisé le 27 avril 2025 à 10:24

Ce samedi 26 avril, les autorités sanitaires ont annoncé l'arrêt de la vaccination contre le chikungunya pour les personnes de 65 ans et plus avec le vaccin Ixchiq après trois "événements indésirables graves" dont un décès. Face à cette annonce qui n'a pas tardé à faire réagir les élus, le directeur de l'Agence régionale de santé (ARS), Gérard Cotellon se réjouit "de la rapidité de réaction des autorités de santé". Malgré la défiance envers le vaccin, l'ARS n'envisage pas d'arrêt de la campagne vaccinale (Photo d'archive : rb/www.imazpress.com)

"Nous sommes dans le cadre d'un nouveau vaccin et en l'espèce les autorités de santé nous ont demandé de faire remonter tous les signes indésirables, inattendus, d'inconfort qui peuvent apparaître et cela a été mis en place par la Direction générale de la santé", indique Gérard Cotellon en direct sur Réunion La 1ère.

Une pharmacovigilance qui a mis en exergue ces trois "événements indésirables graves" dont un décès chez des personnes de plus de 80 ans présentant des comorbidités. Des personnes qui "après la vaccination ont développé des symptômes similaires à une forme grave du chikungunya", précise le directeur de l'ARS.

D’après l’analyse rendue par le Centre Régional de Pharmacovigilance de Bordeaux (CRPV), en charge de la pharmacovigilance dans les Outre-mer en lien avec l’ANSM "pour ces trois événements indésirables graves, le lien de causalité avec le vaccin semble très vraisemblable considérant les symptômes et leur délai d’apparition après la vaccination, ainsi que le résultat des examens biologiques", indique le communiqué. 

Des investigations sont en cours pour deux autres cas à La Réunion, sortis d’hospitalisation et dont l’imputabilité de la vaccination doit encore être évaluée, et un cas dans l'Hexagone dans le cadre d’une vaccination du voyageur, avec une imputabilité plausible.

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- L'ARS se réjouit de la réactivité des autorités sanitaires -

Toujours en direct, Gérard Cotellon précise que "tout s'est passé la semaine du 21 avril". "Les premiers cas ont été détectés le 21 et le 26 la Haute autorité de santé (HAS) a produit ses recommandations, demandant l'arrêt de la vaccination des personnes de plus de 65 ans", ajoute-t-il. Un délai "assez rapide", selon lui.

"Le vaccin je ne le remets pas en cause. Après, nous sommes dans un principe de précaution et je me réjouis que le système de vigilance fonctionne", dit-il.

"La HAS a, dans son analyse bénéfices-risques, souhaité retirer ce vaccin pour que les analyses se poursuivent et comprendre ce qu'il s'est passé", poursuit le directeur de l'Agence régionale de santé.

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- L'arrêt de la campagne pas envisagé -

Face à cette annonce, et dans un climat de défiance envers les vaccins, le directeur de l'ARS conserve sa recommandation qui est - pour les personnes de 18 ans et plus - de se faire vacciner.

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"Nous sommes toujours en épidémie et ce n'est pas la lutte antivectorielle qui arrête une épidémie mais le vaccin qui crée une immunité, tout comme le fait d'attraper le virus", lance Gérard Cotellon.

À l'heure actuelle,"aucun arrêt de la campagne vaccinale n'est envisagé par les autorités", poursuit-il.

D'autant que le mardi 22 avril, le ministre de la Santé, Yannick Neuder, a déclaré avoir acheté toutes les doses de vaccin contre le chikungunya pour la France.

- Les élus demandent de la transparence -

Dans une tribune libre, la sénatrice Audrey Bélim a réclamé une commission d'enquête. "Le fait que le vaccin ait pu causer un décès pose de lourdes questions : comment cela est-il possible alors que la Haute Autorité de Santé, dans son avis du 5 mars dernier ? Comment ces effets indésirables extrêmement graves n’ont pas été perçus par la Haute Autorité de Santé pour les plus de 65 ans ? Quelles sont ces conséquences ? Que faut-il faire maintenant ? Les Réunionnais de plus de 65 ans déjà vaccinés se posent sans doute ces questions et les autorités sanitaires doivent y répondre ?", dit-elle.

Cette commission "permettra de faire la lumière sur les raisons de la grave erreur portant sur la vaccination des plus de 65 ans. Elle devra aussi faire la lumière sur la suite de défaillances de l’Agence Régionale de Santé qui affirme que tout est sous contrôle à La Réunion depuis le début de cette épidémie que nous l'avons pourtant vue enfler puis exploser dans notre île".

Le député Frédéric Maillot a lui adressé un courrier au ministre de la Santé. "Il est impératif qu'un point soit fait urgemment par rapport à ce vaccin contre le chikungunya et que l’État puisse, face à cette défiance, que cela va engendrer, renforcer les moyens de lutte et aider l’ensemble des foyers réunionnais", lance l'élu.

Il demande que soient expliquées les raisons ayant conduit à la modification de la cible vaccinale et demande également la réévaluation "en urgence de l’augmentation des PEC LAV" et le renfort "des budgets locaux des collectivités pour la lutte anti-vectorielle d'urgence de proximité.

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2 Commentaires
marius
marius
1 mois

le journal Le point du 07 avril 2025 écrit en première page : "la Réunion cobaye d'un vaccin inédit" vous pouvez vérifier il faut se demander pourquoi tout d'un coup c'est l'explosion des cas.

kalou
kalou
1 mois

100 000 doses disponibles. 875 000 habitants. 3000 personnes ont été volontairement se faire injecter soit 0,34 % de la population. Effectivement la confiance règne en maître. On se demande bien pourquoi ...