François Baryou demande un vote de confiance : les réactions à La Réunion

  • Publié le 26 août 2025 à 07:20
  • Actualisé le 26 août 2025 à 13:46
Conférence de presse du Premier ministre François Bayrou le 25 août 2025 à Paris ( AFP / Dimitar DILKOFF )

Au cours d'une conférence de presse tenue ce lundi 25 août 2025, François Bayrou a annoncé qu'il engagerait la responsabilité de son gouvernement le 8 septembredevant l'Assemblée nationale réunie en session extraordinaire. Après cette prise de parole, plusieurs élus de La Réunion réagissent (Photo AFP)

Giovanni Payet

En annonçant la suppression de jours fériés et un nouveau train de mesures d’austérité, François Bayrou prétend répondre à la crise. En réalité, il fait payer aux familles modestes une dette qu’elles n’ont pas créée. Derrière son discours alarmiste, ce sont toujours les mêmes qui trinquent : les salariés du privé, les agents du public, les retraités, les jeunes.

À La Réunion, ces annonces résonnent comme une véritable provocation. Ici, le quotidien, c’est celui de la vie chère : des prix alimentaires exorbitants, des factures d’énergie insoutenables, des salaires trop bas. Supprimer des jours fériés ne changera rien à cette réalité. Bien au contraire : priver les citoyens de temps de repos, de mémoire et de vie familiale, c’est encore réduire leur pouvoir de vivre.

Plutôt que de culpabiliser la population, il est temps de s’attaquer aux vraies injustices. La proposition de loi de Manuel Valls, qui vise à encadrer les prix des produits de première nécessité, bien qu’utile, a été de l’enfumage. Protéger le quotidien des ménages, en particulier dans les Outre-mer, doit être la priorité.

La Voix citoyenne défend une autre voie : une fiscalité plus juste, où les plus riches contribuent réellement à l’effort national ; des investissements massifs dans l’éducation, la santé, les transports ; et une politique résolue contre la vie chère. Redonner du pouvoir de vivre, c’est garantir à chacun l’accès au logement, à la santé, à l’alimentation… mais aussi au temps de repos et à la dignité.

Plutôt que de brandir la peur, redonnons aux Réunionnais et aux Français l’espoir et la justice sociale.

• Union des Forces Progressistes

En ce lundi 25 août 2025 l’Union des Forces Progressistes dénonce avec force les déclarations du Premier ministre François Bayrou lors de sa conférence de presse portant sur les orientations budgétaires 2026 et la décision du Premier ministre d’activer l’article 49 alinéa 1 de la Constitution, aussi appelé “vote de confiance”, pour faire adopter le projet de loi de finances 2026 

En affirmant que la France est "dépassée dans tout ce qui est la base de la pyramide de la consommation", M. Bayrou réduit la crise à une simple question de consommation, alors que les véritables causes résident dans les choix politiques d’austérité, de désindustrialisation, de cadeaux fiscaux aux grandes entreprises et de saccage des services publics que les deux derniers quinquennats ont fomenté.

Quand il ose dire que "la dette, c’est chacun d’entre nous", il fait porter aux citoyens la responsabilité de choix gouvernementaux. La dette n’est pas le fardeau du peuple !

À La Réunion, nous savons trop bien ce que signifie l’austérité : des écoles et des hôpitaux en souffrance, des jeunes privés d’avenir, une dépendance renforcée aux importations et aux monopoles.

Face à cette fuite en avant, nous affirmons qu’une autre voie est possible :

● investir dans les services publics,
● soutenir la production locale et l’emploi,
● engager une fiscalité juste qui fasse contribuer les plus fortunés en rétablissant l’ISF.
● et donner enfin la priorité à la justice sociale et écologique.

En activant l’article 49-1, François Bayrou impose un chantage sur la responsabilité pour imposer son budget d’austérité. C’est un aveu de faiblesse de ce gouvernement qui craint la date du 10 septembre annoncée comme jour de riposte citoyenne et de blocage du pays face à sa politique austéritaire et autoritaire.

L’Union des Forces Progressistes refuse l’austérité, la confiscation de la démocratie et appelle l’ensemble des parlementaires à agir en responsabilité en mettant en échec cette manœuvre du gouvernement par les moyens constitutionnels, y compris une motion de censure.

L’Union des Forces Progressistes soutient toute initiative citoyenne à se mobiliser le 10 septembre : l’expression de revendications légitimes et la mobilisation massive sont nécessaires pour que la voix du peuple et ses revendications sociales se fassent enfin entendre.

Perceval Gaillard

En annonçant un vote de confiance à l'Assemblée nationale le 8 septembre soit avant la mobilisation populaire du 10 septembre et la motion de censure annoncée du 22 septembre, le Premier ministre François Bayrou plie sous la pression et reconnaît son absence de légitimité.

L'absence de confiance votée par le Parlement reviendrait à "faire tomber le gouvernement" comme le Premier ministre le reconnaît lui-même. Avec une telle annonce, le Premier ministre essaie de prendre de vitesse les oppositions indécises pour qui cela sera l'heure de vérité. Il tente également de désamorcer la mobilisation populaire du 10 septembre, soit en obtenant la confiance, soit en provoquant une crise politique majeure.

Pour notre part nous voterons l'absence de confiance pour faire tomber le gouvernement et rappelons notre soutien à la mobilisation du 10 septembre ainsi que notre position politique : redonner la parole au peuple à travers une présidentielle anticipée suivie de la dissolution de l'Assemblée nationale. Le pays ne tiendra pas deux ans ainsi.

www.imazpress.com/redac@ipreunion.com

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