"La honte doit changer de camp"

Violences sexuelles et sexistes : une marche pour dire "stop" organisée ce samedi

  • Publié le 20 novembre 2023 à 09:47
  • Actualisé le 20 novembre 2023 à 10:05
marche contre les violences sexistes à Saint-Denis

Ce samedi 25 novembre 2023, à partir de 16 heures, à Saint-Denis, le collectif Nous Toutes 974 organise la manifestation contre les violences sexistes et sexuelles. La marche partira du Jardin de l'État, pour se rendre au Barachois. La Réunion est le troisième département français en termes de violences intrafamiliales. En 2022, quatre réunionnaises ont été assassinées par leur conjoint ou ex, ou leur voisin (Photo d'illustration : www.imazpress.com)

Cette année, Yvonne 68 ans et Lorane 5 ans ont été assassinées par Abraham, le fils d’Yvonne et l’oncle de Lorane.

"Les violences de genre ne se limitent pas au cadre conjugal, il s’étend aussi dans l’espace public, à l’école ou au travail. A Salazie, Alain a été assassiné parce qu’il était homosexuel."

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- Une marche contre la violence -

Le collectif organise cette manifestation pour dire STOP aux violences sexistes et sexuelles, STOP à la pédocriminalité et à l’inceste, STOP aux LGBTQIAphobies.

"Nous serons donc dans la rue le 25 novembre pour rappeler qu’en 2023 être une femme, et d’autant plus une femme noire, racisée, trans, porteuse de handicap ou une personne LGBTQIA+, c’est vivre en étant partout exposé·e aux violences. Ces violences de genre s’inscrivent dans un contexte social et politique d’inégalités, d’injustice et de racismes. Nous ne pouvons pas fuir un père, un conjoint, un employeur, un système violent si notre survie matérielle n’est pas assurée. Nous nous mobilisons pour l’émancipation de tous·tes, en particulier pour celle des plus précaires d’entre nous."

"Les femmes, les enfants et les personnes LGBTQIA+ subissent chaque jour des violences (physiques, psychologiques, économiques, verbales, médicales, administratives...) dans l'indifférence complète de l’Etat. Mais ces violences concernent TOUTE la société en France et à La Réunion. Nous avons tous et toutes dans notre entourage des personnes qui en sont victimes, que nous le sachions oupas. La honte doit changer de camp !"

"L’édition 2023 sera également l’occasion de dénoncer l’absence sidérante de politiques publiques pour lutter efficacement contre les violences faites à toutes les femmes, aux enfants et aux minorités de genre."

"Au cours de cette manifestation, nous porterons aussi la voix de toutes celles et ceux qui, parmi nous, cumulent les violences en raison de leur situation de handicap, de leur vulnérabilité, de leur âge, de leur poids, de leur origine sociale, de leur statut de migrantes, de leur orientation sexuelle, de leur identité de genre ou parce qu’elles sont racisées", ajoute le communiqué.

"Nous porterons également la voix des populations opprimées dans leur pays : Palestine, Soudan, République Démocratique du Congo, Ukraine. Les femmes, les enfants et les personnes LGBTIQIA+ sont les 1ères victimes des conflits. Ce qu’il se passe à l’étranger se fait trop souvent avec l’aval voire la complicité des pays occidentaux comme la France. Nous sommes solidaires des populations opprimées, quelque soit leur ethnie ou leur religion."

L’édition 2022 de la manifestation avait réuni 200 personnes. "Cette année, nous espérons en réunir beaucoup plus. En effet, les réunionnaises prennent de plus en plus conscience des violences qu’elles vivent au quotidien. Lorsqu’elles décident de dénoncer leur agresseur, elles sont victimes de violences supplémentaires venant de l’Etat et de la Justice. Elles ne sont pas crues, elles ne sont pas aidées et elles ne sont pas protégées !", déclare le collectif Nous Toutes 974.

- La Réunion toujours parmi les départements les plus violents -

D’après les derniers chiffres 2022 de la Préfecture, chaque jour, 9 femmes en moyenne déclarent des violences conjugales. On estime également qu’entre 4 à 5 marmailles dans une classe de 33 à La Réunion sont victimes de violences sexuelles ou d’inceste. "Cette situation est alarmante."

Depuis le début des mandats du Président Macron plus de 850 femmes ont été assassinées sous ses mandats, plus de 1000 enfants sont devenus orphelins. Les associations de terrain manquent cruellement de moyens, faute de subventions suffisantes. Les associations féministes estiment qu’il faudrait un budget de 2.6 milliards d’euros par an pour être enfin efficaces, cela représente 0,1% du PIB de la France.

"Le gouvernement ne se contente pas à l’inaction face aux violences basées sur le genre. Il les génère et les accentue, par son application de politiques répressives, la casse des services publics et de notre protection sociale (réformes des retraites, du chômage, du RSA)."

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