Santé

Chikungunya : un seul décès vraisemblablement lié au vaccin à La Réunion, selon l'agence du médicament

  • Publié le 16 mai 2025 à 10:36
IXCHIQ

Un seul décès apparaît très vraisemblablement lié au vaccin déployé à La Réunion contre le chikungunya, a annoncé jeudi 15 mai 2025, l'agence française du médicament, précisant qu'un lien n'a finalement pas pu être établi à ce jour avec deux autres morts jugées suspectes (Photo : rb/www.imazpress.com)

"Les analyses montrent qu'un lien avec le vaccin Ixchiq semble très vraisemblable pour l'un des cas de décès, compte tenu de la chronologie et de la typologie des symptômes du patient et des résultats des examens biologiques recueillis", explique l'Agence nationale de sécurité du médicament (ANSM) dans un point sur la surveillance de cette campagne de vaccination.

Le premier décès en lien avec le vaccin a été annoncé le 26 avril. Il s'agit d'un homme "de 84 ans qui a développé une encéphalite", détaille l'Agence européenne du médicament.

L'ANSM précise : "À ce jour, il n'est pas possible d'établir de lien entre le vaccin et le décès pour les deux autres cas".

Pour les autres cas graves, "les principaux effets indésirables rapportés quelques jours après la vaccination évoquent des symptômes similaires à ceux d’une forme grave d’infection au virus chikungunya . 12 de ces cas graves sont en lien avec les vaccins Ixchiq", précise l'Agence de santé.

Au 13 mai, 40 cas d’effets indésirables sur l’ensemble du territoire national, dont 16 graves, ont été déclarés et analysés. Ces cas sont survenus chez des personnes avec un âge moyen de 76 ans. La majorité des cas sont survenus à La Réunion (81%).

Le 10 mai déjà, l'Agence régionale de santé de La Réunion (ARS) notait qu'un doute planait sur le deuxième mort imputé au vaccin contre le chikungunya.

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- Le vaccin contre le chikungunya reste sous surveillance -

Dans le cadre de la campagne vaccinale contre le chikungunya, l'ANSM assure "une surveillance renforcée en lien avec le réseau des centres régionaux de pharmacovigilance (CRPV) mobilisés pour recueillir et analyser en continu les cas déclarés d’effets indésirables avec le vaccin Ixchiq, notamment le CRPV de Bordeaux en charge des signalements effectués à La Réunion".

Juan Carlos Jaramillo, directeur médical de Valneva, a indiqué : "La société continuera à surveiller tous les effets indésirables graves signalés et à coopérer pleinement avec les autorités sanitaires, tout en étudiant activement une éventuelle mise à jour de l'indication du produit".

Le comité de pharmacovigilance "examinera désormais toutes les données disponibles afin d'évaluer les bénéfices et les risques du vaccin et de faire une recommandation sur la modification des termes de son autorisation de mise sur le marché".

- La campagne vaccinale suspendue pour les plus de 65 ans -

"Compte tenu de la gravité de ces événements, la Direction générale de la santé (DGS) a saisi en urgence le 24 avril la HAS pour réévaluer les indications de vaccination contre le chikungunya par le vaccin IXCHIQ. La Haute Autorité de santé (HAS) s’est prononcée le 25 avril en faveur d'une révision des cibles de la vaccination", a indiqué le ministère de la Santé dans un communiqué.

Conformément à cet avis, "les autorités sanitaires retirent de la cible vaccinale, sans délai, les personnes de 65 ans et plus présentant ou non des comorbidités", ajoute le ministère de la Santé.

Toutefois, "si vous avez une insuffisance rénale, une insuffisance cardiaque, respiratoire, un diabète, une obésité, vous avez entre 18 et 65 ans, il est recommandé à l'heure où je vous parle de se faire vacciner", a déclaré le ministre de la Santé Yannick Neuder.

Un avis qui va de soi pour celui qui, lors de son déplacement à La Réunion le 22 avril, a déclaré avoir acheté toutes les doses de vaccin contre le chikungunya pour la France.

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Des prises de parole qui vont dans le sens de la décision de Gérard Cotellon, directeur de l'Agence régionale de santé (ARS) de La Réunion qui a déclaré ce samedi 26 avril : "aucun arrêt de la campagne vaccinale n'est envisagé par les autorités".

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À l'inverse, Philippe Besset, président de la Fédération des syndicats pharmaceutiques de France (FSPF), appelle à "suspendre totalement" la vaccination.

À, La Réunion, l'épidémie donne de nets signes d'accalmie avec 1.556 cas confirmés signalés en semaine 18 contre 3.338 en S17 - mais les autorités sanitaires s'inquiètent désormais d'une transmission en métropole à la faveur des beaux jours, où la météo clémente favorise la circulation et la reproduction du moustique tigre, vecteur du virus du chikungunya.

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www.imazpress.com avec AFP/redac@ipreunion.com

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2 Commentaires
Joel
Joel
4 mois

C'est comme pour la vaccination fièvre jaune : il faut faire attention chez les personnes âgées car ce sont des vaccins vivants.
Et la HAS qui sort une recommandation pour vacciner en priorité les plus de 65 ans... Amateurs.

francais
francais
4 mois

bientôt l'ARS va affirmer qu'il n'y a pas de chikungunya a la Réunion
ils ne font rien pour enrayer l’épidémie les morts ce n'est pas de leur faute