Législatives 2024

"Nous n'avons pas le choix" : pour la gauche réunionnaise, l'union est seule solution face à la dissolution

  • Publié le 11 juin 2024 à 10:56
  • Actualisé le 24 juin 2024 à 05:25

Dans trois semaines, le dimanche 30 juin 2024, les Réunionnais seront de nouveau appelés aux urnes. Dissolution de l'Assemblée nationale oblige. À La Réunion, le Rassemblement national est arrivé en tête des européennes, les différents courants de gauche vont chercher à s'unir. Les discussions sont lancées depuis dimanche soir (Photo www.imazpress.com)

Pour Karine Lebon, députée divers gauche de la 2ème circonscription, le résultat de ce dimanche "est un vote de sanction, de protestation. Les Réunionnais ne sont pas fascistes mais ces élections européennes sont un scrutin particulier et je crois que c'était la meilleure façon de montrer leur désapprobation avec ce qu'il se passe en France".

Emeline K'Bidi, députée divers gauche de la 4ème circonscription, "se félicite de la réelection de Younous Omarjee (LFI) aux européennes".

Concernant le score du Rassemblement national, "c'était attendu tant le rejet anti-Macron était fort dans tout le pays et notamment à La Réunion et je pense que ce vote en faveur du RN en dit long sur la colère de l'ensemble des Français et Réunionnais à l'encontre de ce président et de son gouvernement".

Elle ajoute : "la dissolution est à mes yeux l'aveu de cet échec cuisant de la majorité et une tentative désespérée" de redorer le blason "de la majorité avec une main tendue à droite".

Pour Perceval Gaillard, député LFI de la 7ème circonscription, à La Réunion, "on voit un effondrement marqué du cap présidentiel, ce qui peut expliquer la décision de dissolution prise par le président". "C'est le signe d'une déroute du camp présidentiel."

Le député n'a pas "été étonné par la dissolution de l'Assemblée nationale, même si "le président a pris par surprise même ses propres troupes", dit-il, évoquant la prise de parole de Yaël Braun-Pivet, présidente du Palais de Bourbon.

Il a par contre été interloqué par le timing. "C'est un coup d'état politique entre les européennes et les JO" dit-il.

Lire aussi - S'unir ou périr, seule alternative de toutes les gauches pour barrer la route à l'extrême droite

- Faire front "face à l'extrême droite"

"Ce qui est important, c'est de faire front face à l'extrême droite", déclare Karine Lebon. "La macronie est terminée et c'est désormais à la gauche d'instaurer une alternative crédible et cohérente."

"Nous formulons de nos voeux l’espoir d’une démarche unitaire qui conduise à la victoire des progressistes, pour La Réunion, aux prochaines élections législatives. Seul ce rassemblement des forces de progrès pourra contrer la montée de l’extrême-droite et répondre aux attentes des Réunionnais" écrit pour sa part le PLR dans un communiqué publié lundi après-midi.

"La gauche unie a une responsabilité et une obligation celles de s'unir et de faire front pour être le candidat anti-Macron et s'opposer à la politique de droite menée par le président", lance à son tour Emeline K'Bidi.

Mais pour cela, "il faut une union des gauches et j'espère que chacun mettre son égo de côté pour faire primer l'intérêt général". "Moi je crois encore au front populaire", poursuit Karine Lebon.

"Il faut préparer l'après Macron et empêcher l'extrême droite de gouverner", lance Perceval Gaillard. "On en appelle à l'union la plus large des forces de gauche et progressives pour faire barrage à l'extrême droite" dit-il encore.

"Nous aurons une campagne très courte", précise Emeline K'Bidi. "Lorsque l'on fait le choix de s'engager en politique, de défendre des valeurs et des idées de gauche, de défendre le pouvoir d'achat, il y a un travail qui s'impose à nous et notre travail c'est d'unir nos forces."

Toutefois la députée le dit : "je ne sais pas si en quelques semaines l'union pourra prendre chair mais en tout cas l'union doit être naturelle à gauche et bien évidemment que l'on sera de cela". "Ceux qui veulent s'unir pour parler d'une seule voix et pour être l'alternative pour ce nouveau gouvernement."

Perceval Gaillard se dit lui prêt à la bataille. "Il faut discuter assez vite et pour le moment à gauche la politique est que là où il y a des députés sortants, personne ne s'attaque à la gauche et que tous se soutiennent". "Nous avons gagné les élections de 2022 et on gagnera celle de 2024 parce qu'on sera unis".

Discussions, tractations… attendent désormais les parti de gauche de La Réunion. "On a pas le choix", ajoute la députée sortante Karine Lebon. "Il nous faut mener campagne."

- Les députés de La Réunion en campagne -

Députée désormais sortante face à la dissolution de l'Assemblée nationale, Karine Lebon le dit, elle se représentera. "Quand on est élu de toute façon on doit être prêt à remettre son mandat aux mains des électeurs", confie-t-elle, interrogée dans Imaz Press. "À eux de décider si je suis la meilleure personne pour représenter à nouveau La Réunion."

Défilant la liste des actions menées durant son mandat, Karine Lebon déclare "ne pas rougir de mon temps d'exercice".

Emeline K'Bidi confirme elle aussi à Imaz Press être d'ores et déjà candidate à sa réélection. "Je serais au rendez-vous." "Je ferais campagne pour ce front populaire qui je pense a déjà montré qu'il était capable d'emporter la conviction des réunionnais."

Si elle ne veut pas "de discussions stériles pour savoir qui est fautif ou populaire", la députée sortante veut "être sur le terrain". "Ce sont les électeurs qui votent."

Le député LFI Perceval Gaillard confirme également sa candidature à sa réélection pour les législatives.

"Il faut faire cela vite parce que la date butoir des dépôts de candidature c'est vendredi pour un début de campagne lundi."

Pour sa part il le dit, "je viens également défendre mon bilan. Tout le monde a vu que j'étais très actif à l'Assemblée nationale, j'ai défendu les spécificités de La Réunion et cela sera mon axe", ajoute le candidat pour la 7ème circonscription.

Interrogés, les députés Philippe Naillet et Frédéric Maillot n'ont pas encore répondu.

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- Les élus nationaux gauche appellent à se rassembler -

Du premier secrétaire du Parti socialiste Olivier Faure à la secrétaire nationale d'Europe Écologie-Les Verts Marine Tondelier, en passant par le secrétaire national du Parti communiste Fabien Roussel ou le député insoumis François Ruffin, les appels à l'union se sont multipliés dimanche soir, alors que se réunissaient spontanément des électeurs de gauche place de la République, à Paris, pour dire non au Rassemblement national.

Dans l'Hexagone, à la suite des résultats des élections européennes, les têtes de liste de gauche appellent "à être plus rassembleur possible", estime Manon Aubry, tête de liste LFI.

Invitée de RTL, la tête de liste "insoumise", a appelé les écologistes, les communistes et les socialistes à se rassembler.

"La dernière fois qu’il y a eu des législatives, nous avions un programme commun, une stratégie commune qui nous a permis de l’emporter, d’être devant le RN au premier tour", a-t-elle rappelé, souhaitant que "cela se reproduise, et même [de] dépasser cet objectif".

"On a été capables de se mettre d’accord sur un programme commun, sur tout un tas de choses il y a deux ans. En quoi la situation aurait changé ces deux dernières années dans le pays, dans la nécessité du partage des richesses, dans la nécessité de répondre à l’urgence écologique, dans la nécessité de redistribuer le pouvoir ?", a-t-elle interrogé.

François Ruffin (LFI) a notamment appelé à un "front populaire" et Olivier Faure (PS), à un "rassemblement util"e",  tenant compte du nouveau "rapport de force" après le score de Raphaël Glucksmann, qui est arrivé en tête des listes de gauche.

Marie Toussaint, tête de liste d’Europe Ecologie-Les Verts (EELV), a elle aussi espéré des discussions "très certainement dans les heures qui viennent" entre les forces de gauche.

Ce lundi 10 juin, les Écologistes, la France Insoumise, le Parti communiste français, le Parti socialiste ainsi que Place publique et Génération ont appelés à la constitution d’un "nouveau front populaire rassemblant dans une forme inédite toutes les forces de gauche humanistes, syndicales, associatives et citoyennes". Un accord de principe conclu par ces partis après la victoire du Rassemblement national aux élections européennes.

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Tous les résultats des européennes, commune par commune, sont ici

ma.m/www.imazpress.com/redac@ipreunion.com

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5 Commentaires
Oscar
Oscar
1 mois

Une union de circonstance,après l' éclatement de la nupes,une fois les élections passées,la division s'opérera,méfions nous tous ces élus qui se rassemblent pour avoir des postes,surtout garder leurs indemnités et avantages s éclateront après les élections,et surtout ces députés de la nupes qui ont eu un comportement qui les déshonorent ne doivent plus faire partie de la 'nouvelle assemblée.

La relève  C  MWIN
La relève C MWIN
1 mois

Aidons ces clowns gauchos k'viar péyi de partir de l'assemblée nationale le 7 juillet prochain ....

ZembroKaf
ZembroKaf
1 mois

L'amour "électorale" entre eux et elles lol !!!

Marie
Marie
1 mois

Ps va de renoncement à hypocrisie absolue pour rejoindre les insoumis c'est mauvais

Sinapon
Sinapon
1 mois

Alliance hypocrite qui ne c est pas faite lorsque le president faisait lui plus de dégât et de casse sociale de tous les gouvernements passés... assurance chômage brisée, casse des gilets jaunes, réductions des remboursements sécurite sociale, baisse du pouvoir d'achat, 49.3 à repetition... VOUS ETIEZ LES HOMMES POLITIQUES DE TOUTES LES GAUCHES. honte sur vous.