Bayrou veut un vote de confiance, le gouvernement suspendu à un fil

  • Publié le 26 août 2025 à 11:29
  • Actualisé le 26 août 2025 à 18:45
illustrations manifestation

François Bayrou va solliciter le 8 septembre 2025 la confiance de l'Assemblée nationale, abattant une périlleuse carte pour faire adopter son plan d'économies budgétaires, mais son gouvernement semble voué à tomber tant les oppositions refusent unanimement de lui accorder un sursis. Le chef du gouvernement a indiqué que ce vote "consacrera la dimension de l’effort" de près de 44 milliards d’euros de réduction du déficit public de la France. Il a invité chacun "à prendre ses responsabilités" face "à l'urgence de la situation" (Photo : rb/www.imazpress.com)

"Je pense que la situation aujourd'hui nous impose d'agir en deux étapes. La première étape pour clarifier les choses, c’est qu’on se mette d’accord sur la gravité de la situation et sur l’urgence", a déclaré le Premier ministre.

Selon lui, " l’engagement de la responsabilité du gouvernement est le seul moyen pour que les Français prennent conscience de l’urgence".

- François Bayrou veut un vote de confiance le 8 septembre -

Lors de sa prise de parole, le Premier ministre a annoncé qu’il engagera la responsabilité de son gouvernement lors d’un vote, le 8 septembre, à l’Assemblée nationale, en vertu de l’article 49.1 de la Constitution.

Celui-ci dispose que "le premier ministre, après délibération du conseil des ministres, engage devant l’Assemblée nationale la responsabilité du gouvernement sur son programme ou éventuellement sur une déclaration de politique générale".

Il y aura donc deux options : "Si vous avez une majorité, le gouvernement est confirmé. Si vous n’avez pas de majorité, le gouvernement tombe", résume François Bayrou.

La loi prévoit effectivement que le chef du gouvernement doit démissionner avec ses ministres s’il ne recueille pas la confiance de l’Assemblée nationale à l’issue d’un vote à la majorité absolue des suffrages exprimés.

Lire aussi - François Bayrou va demander un vote de confiance le 8 septembre

- De la gauche à l'extrême droite, tous les partis d'opposition voteront "contre"  -

Une confiance qui ne sera accordée par aucun des partis d'oppostion, de la gauche à l'extrême droite. 

La France insoumise (LFI) a annoncé qu’ils voteront le 8 septembre pour "faire tomber le gouvernement". "Désormais, chacun est au pied du mur et doit prendre position clairement. Les parlementaires insoumis voteront le 8 septembre pour faire tomber le gouvernement", a affirmé le coordinateur de LFI, Manuel Bompard, sur X.

"Nous voulons un autre gouvernement" s'est exclamé Fabien Roussel, chef de file du Parti communiste français (PCF)"Comment accorder sa confiance à une majorité qui a un tel bilan, qui a fait tant de mal depuis 2017 ?" a-t-il ajouté.

Marine Tondelier, dirigaente Écologistes a déclaré que son mouvement se prononcera "contre" lors du vote de confiance au gouvernement Bayrou, qui est "de fait une démission" du premier ministre.

"François Bayrou pense pouvoir partir en héros incompris. Ce vote de confiance (qu’il n’a pas fait en arrivant) est de fait une démission" a-t-elle précisé. Les Écologistes "n’ont pas confiance dans ce Premier ministre qui porte un projet irresponsable aussi bien socialement qu’environnementalement. Nous voterons contre", a-t-elle ajouté.

Le premier secrétaire du PS, Olivier Faure, a tout de suite estimé "inimaginable" que le PS vote la confiance. Le chef de file des députés socialistes, Boris Vallaud, a été encore plus clair. Il a annoncé sur X  ue le groupe PS "votera contre". "Il nous faut un autre premier ministre et surtout une autre politique", a indiqué le député des Landes.

Le Rassemblement national ne votera pas non plus la confiance, annonce Jordan Bardella "François Bayrou vient d’annoncer la fin de son gouvernement, miné par son immobilisme satisfait. Jamais le RN ne votera la confiance à un gouvernement dont les choix font souffrir le peuple français." "Nous voterons évidemment contre la confiance au gouvernement de François Bayrou", écrit la cheffe de file des députés RN, Marine Le Pen, sur X.

Le président de l’Union des droites pour la République, Eric Ciotti, a réagi. "Il est naturellement inenvisageable d’accorder la confiance à un gouvernement et une majorité macroniste qui ont conduit depuis tant d’années la France sur le chemin de la faillite", a-t-il posté sur X.

- La confiance aussi rejetée à La Réunion -

A La Réunion, l'Union des forces progressistes a très vite réagi. "Quand il (François Bayrou- ndlr) ose dire que "la dette, c’est chacun d’entre nous", il fait porter aux citoyens la responsabilité de choix gouvernementaux. La dette n’est pas le fardeau du peuple !" écrit le mouvement dans un communiqué

"À La Réunion, nous savons trop bien ce que signifie l’austérité : des écoles et des hôpitaux en souffrance, des jeunes privés d’avenir, une dépendance renforcée aux importations et aux monopoles" dit encore l'Union des forces progressistes avait de dire qu'elle "refuse l’austérité, la confiscation de la démocratie et appelle l’ensemble des parlementaires à agir en responsabilité en mettant en échec cette manœuvre du gouvernement par les moyens constitutionnels, y compris une motion de censure"

L’Union des forces progressistes soutient aussi "toute initiative citoyenne à se mobiliser le 10 septembre : l’expression de revendications légitimes et la mobilisation massive sont nécessaires pour que la voix du peuple et ses revendications sociales se fassent enfin entendre" 

Perceval Gaillard, député LFI de La Réunion, a indiqué dans un communiqué : "pour notre part nous voterons l'absence de confiance pour faire tomber le gouvernement et rappelons notre soutien à la mobilisation du 10 septembre ainsi que notre position politique : redonner la parole au peuple à travers une présidentielle anticipée suivie de la dissolution de l'Assemblée nationale. Le pays ne tiendra pas deux ans ainsi"

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- Des mesures "discutables", "amendables" -

Le Premier ministre a poursuivi son discours en évoquant la deuxième étape : les mesures. "Pas imposées, jamais, mais discutées avec les partenaires sociaux et parlementaires. Personne n'impose des décisions toutes faites", dit-il.

François Bayrou a précisé que toutes les mesures, y compris la suppression de deux jours feriés, étaient "discutables". "Par exemple", le 8 Mai et le lundi de Pâques. "Ce sont des propositions", précise-t-il.

Lire aussi - Budget 2026 : année blanche, deux jours fériés supprimés, dépenses de santé en baisse, propose Bayrou

Le 15 juillet 2025, François Bayrou a présenté son plan budgétaire visant 44 milliards d'euros d'économies. Le Premier ministre a confirmé une année blanche en 2026. Cela signifie ne pas dépenser plus en 2026 qu'en 2025, et que les retraites comme les prestations sociales n'augmenteront pas malgré l'inflation.

Sur les dépenses, il veut réduire la hausse pour 2026 à 5 milliards, contre les 10 milliards prévus aujourd'hui. Pour se faire, François Bayrou annonce que dès 2026, les médicaments "sans lien avec l'affection déclarée" ne seront plus forcément remboursés à 100%.

François Bayrou indique que les plus favorisés seront amenés à "prendre leur juste part de l'effort national". Pour lui, les Français "accepteront de prendre part à l'effort, à condition que cet effort soit juste".

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- La dette, la faute aux Français pas au gouvernement -

François Bayrou a également fustigé l'absence de prise de conscience de la part de la population.

"Les débats se déroulent comme si nous avions le choix de ne rien faire et beaucoup de Français pensent que ce n'est pas si grave que ça mais si cela n'est pas fait cela se paiera très vite et très cher. Il y a devant nous un problème d'urgence vitale", a—t-il alerté.

Il conclut : "j'ai la conviction que les Français participeront à l'effort, pour peu que la clarification soit juste. Je ne veux pas que nous laissions aux enfants un monde écrasé de dettes".

"Pendant ces années, je me suis battu presque toujours tout seul sur le risque qui pesait, alors certains concitoyens s'en moquaient de leur premier biberon. Mais la dette, ce ne sont pas les gouvernements qui la consomme mais en dépenses courantes et en protection de nos concitoyens", dit-il, faisant référence à la période du Covid, aux retraités, aux fonctionnaires, aux assurés sociaux...

"Il faut que tout le monde sache que tout le monde va participer et c'est mon engagement", déclare François Bayrou. Mais "choisir de ne rien faire, c'est une condamnation."

- Appel au blocage le 10 septembre -

François Bayrou a aussi évoqué les appels à bloquer le pays le 10 septembre, nés sur les réseaux sociaux et les messageries, et désormais soutenus par la gauche.

"La France, ce n'est pas ceux qui veulent l'abattre par le désordre, c'est ceux qui veulent la construire par le courage et la générosité", a déclaré M. Bayrou.

Tout à sa volonté de recadrer le débat, le Premier ministre n'a pas abordé le fond des mesures qui composeront son budget, ni esquissé de concessions.

Après l'expérience de Michel Barnier, renversé au bout de trois mois, François Bayrou "ne veut pas subir la rentrée", explique un de ses proches. Il s'exprimera mardi à l'évènement de rentrée de la CFDT, puis jeudi à celui du Medef. Il doit se rendre vendredi à la Foire de Châlons-en-Champagne (Marne).

Circonspects face au mouvement du 10 septembre - "nébuleux" selon Sophie Binet (CGT) - qui évoque la crise des "gilets jaunes", les syndicats de salariés, opposés au budget Bayrou comme au projet gouvernemental de réformer à nouveau l'assurance-chômage, réfléchissent à leurs moyens d'action, avant une intersyndicale qu'ils ont avancée à ce vendredi. 

Lire aussi - Suppression de deux jours fériés : à La Réunion les syndicats excluent de négocier et préparent leur riposte

www.imazpress.com avec l'AFP /redac@ipreunion.com

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4 Commentaires
GHERARDI
GHERARDI
4 semaines

La légitimité de cette grève nationale contre quoi ou pour qui ? Contre la profonde restructuration du fonctionnement des agences au niveau local, replaçant le préfet au centre de l’action de l’État dans les territoires ou pour des objectifs fraternelles et égalitaire!!!!

Nous ne faisons pas de politique, nous pensons que seul une constitution rétablie sans diviser les citoyens au sens de Marguerite Yourcenar, ne soyons pas assigner un être à un genre, pour brimer et réduire notre liberté, en nous dressant un groupe contre un autre, préférons l’humanisme.

Toutefois il serait à envisager comme pour les étrangers une formation civique pour mettre un terme aux manipulation avant voter Arrêté du 22 juillet 2025 relatif aux formations civique et linguistique prescrites aux étrangers signataires du contrat d’intégration républicaine en France NOR : INTV2520400A

Ne soyons pas le jouet d’une kakistocratie. Rappelons-nous les difficultés de Monsieur le président de la commission du Sénat, Claude Raynal et le rapporteur général Jean-François Husson s’efforçaient d’obtenir le retrait d’un texte d’interprétation publié au Bulletin officiel des finances publiques (BOFiP) permettant non‑application de l’imposition. , le manque à gagner fiscal pour la France, due à la fraude des Cum Cum, se chiffrerait à 33 milliards d’euros sur la période 2000-2020.

La fabrique des simulacres qui occultent ou édulcorant la réalité : Arrêté du 13 mars 2025 fixant la liste des emplois du ministère de la culture soumis à l’obligation de transmission d’une déclaration de situation patrimoniale prévue à l’article L. 122-10 du code général de la fonction publique. JOURNAL OFFICIEL DE LA RÉPUBLIQUE FRANÇAISE 26 mars 2025 Texte 24 sur 121. Art. 2. – mentionnés en annexe au présent arrêté. Les agents publics qui occupent, à la date de publication du présent arrêté, l’un des emplois mentionnés en annexe et qui n’ont pas transmis de déclaration de situation patrimoniale lors de leur nomination, effectuent cette transmission dans un délai de six mois, à compter de cette date. l’article L. 122-10 du code général de la fonction publique... Toutefois, aucune déclaration mentionnée au premier alinéa n'est exigée lorsque le fonctionnaire a quitté ses fonctions avant l'expiration du délai de deux mois mentionnés au même premier alinéa. Les fraudeurs institutionnels quitteront leur poste et réintègreront un poste similaire sans perdre leurs larcins avec une nouvelle virginité.

Ne nous éparpillons pas aujourd'hui nous devons débusquer une cinquième colonne, l'oligarchie au sein de nos institutions, travaillant pour le système bancaire international et parfois même pour la mafia. Seuls des hommes intègres, férus en droit et en analytique comptable avec la participation d'informaticiens tous partis confondus mettront un terme à cette hémorragie financière. Les mafias par l'intermédiaire des médias parfois sans se rendre compte, nous divisent au profit d'un système mafieux. Rappelons-nous de la Résistance leurs seul ennemi était le nazisme. Le Référendum de 1969 par lequel le général de Gaulle proposait une refondation de l'institution qui conduisait à élargir sa composition à la société civile, aux corps intermédiaires, et à la transformer en chambre consultative. Il est temps de retourner à la Constitution de 1789. Mettre un terme aux lois organiques qui nous ramène au système féodal au bénéfice d’une ploutocraties.

97290 - MARTINIQUE

Papangue
Papangue
4 semaines

Le problème ce ne sont pas les premiers ministres et gouvernements Successifs
Mais bien Macron !!!!

Gimi974
Gimi974
4 semaines

La seule place qui convienne à BAYROU est la prison !

Man974
Man974
4 semaines

Bayrou a signé son arrêt de mort. Prochaine étape : "MACRON DÉMISSION !"