Ce vendredi 3 mai 2024, avait lieu une réunion dite de la dernière chance entre dirigeants, actionnaires et syndicats de la compagnie aérienne Air Austral. L'État avait fixé à ce vendredi la date butoir pour arriver à un accord sur le plan de restructuration de l'entreprise. Comme lors des rencontres précédentes, les discussions ont bloqué sur les rémunérations. Aucun accord n'a été trouvé après plusieurs heures de discussions. Un "échec" pour les syndicats, qui ne marque toutefois pas la fin des échanges puisque pour les représentants du personnel, comme la direction, "les négociations continuent, on ne peut pas se permettre d’arrêter sinon c'est la fin d'Air Austral". Le SNPNC-FO maintient son préavis de grève pour les hôtesses et stewards. Ultime moyen pour tenter de sortir de la crise, une réunion prévue ce dimanche 5 mai en préfecture (Photo www.imazpress.com)
Ce vendredi 3 mai, c'est avec beaucoup d'amertume que les deux représentants syndicaux sont sortis de leur échange avec le directoire. Alors que la date butoir de ces négociations était fixée à ce vendredi, les discussions n'ont pas avancé.
"Les éléments de la rémunération sont toujours sur le plan de la restructuration. Pour nous, l'impact sur les salaires c'est irrecevable", a déclaré Baptiste Dei Tos, représentant du syndicat SNPNC-FO.
Frédéric Bénard de la CFDT appuie : "c'est toujours le désaccord complet puisque nous avons quitté la table avec un refus de pouvoir adhérer à cet accord de performance collective. Pour nous, c'est clair, il n'y aura aucune baisse des rémunérations".
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- Les négociations se poursuivent -
De son côté, la direction affirme : "les négociations ne sont pas rompues (...) La direction a fait des propositions et des avancées qui tiennent compte des remarques faites par les syndicats". Elle assure : "notre priorité reste la pérennité de l'entreprise et son avenir".
Les deux syndicats abondent en ce sens : "les négociations continuent. On ne peut pas se permettre d'arrêter sinon c'est la fin d'Air Austral".
Le SNPNC-FO, souligne par ailleurs que son "préavis de grève est maintenu". La CFDT n'est pas tout à fait sur la même longueur d'onde. "Si on arrive à une grève c'est un échec" estime Frédéric Bénard. "Nous allons en parler mais c'est un levier à prendre avec délicatesse et réflexion." Mais avant cela, "on pense aux passagers qui nous font confiance", lance le syndicaliste.
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À noter que la compagnie, déjà en grande difficulté financière, risque de perdre plusieurs millions d'euros si une grève était déclenchée faute d'accord.
En 2017 déjà, la compagnie aérienne avait été confrontée à une grève du personnel qui avait duré plus de dix jours.
Le coût quotidien de pertes était évalué par la direction entre 700.000 et 800.000 euros les premiers jours, cette somme ayant par la suite diminué progressivement en même temps que le nombre d'affrètements passé de 4 à 1 appareil.
- Une grève en pleine période de congés scolaires -
Côté voyageurs cette situation fait grincer des dents. "Les passagers d'Air Austral ne sont pas responsables de ce qu'il se passe en interne de cette compagnie", déplore un internaute d'Imaz Press. "Si je suis pris en otage, je ne prendrai plus jamais Air Austral", ajoute-t-il. "Qu'une solution soit trouvée."
Un autre déclare : "montrez que comme vous dites dans votre slogan 'vous êtes au cœur de notre compagnie'".
La direction de la compagnie se veut rassurante. Dans un communiqué envoyé ce vendredi 3 mai 2024, Air Austral dit tenir "à rassurer ses passagers qu’aucune perturbation n’est à envisager à ce jour".
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- Un effort de 12,5 millions d'euros -
Depuis un mois, les actionnaires et les syndicats sont entrés en négociation pour sauver la compagnie régionale qui fait face à une situation déficitaire malgré un chiffre d'affaires record de 438 millions d'euros en 2023.
"C’est le plus haut chiffre d’affaires jamais atteint par l’entreprise", a souligné la Région.
Pour aider la compagnie, l'actionnaire privé d'Air Austral Run Air et de la Sematra (Région) a proposé d'aider pour un montant de 10 millions d'euros.
Un apport qui n'est pas sans conditions. L’objectif est de réduire la masse salariale de 10% après des négociations avec le personnel. L'effort demandé n'est pas anodin : 12,5 millions d'euros sur deux ans.
Il y a 4.500 emplois directs et indirects en jeu. Les deux parties sont conscientes que l’accord collectif doit être signé au plus vite.
Le plan de retournement exigé par l’État, le 19 mars dernier lors de la réunion interministérielle doit être présenté au gouvernement au plus tard d’ici la deuxième semaine du mois de mai.
Ce plan qui sera présenté devra comporter les efforts faits par l’entreprise au niveau de la réduction de ses coûts opérationnels et de la réduction de la masse salariale.
- Un plan de sauvetage pour la compagnie Air Austral -
En Assemblée plénière le jeudi 28 mars 2024, la Région Réunion a annoncé le déblocage d'une enveloppe de cinq millions d'euros pour la compagnie réunionnaise.
En juillet 2021, "nous nous trouvons face à une compagnie aérienne affaiblie", avait déclaré Normane Omarjee, vice-président de la Région Réunion. "L'existence d'Air Austral contribue à faire vivre, survivre des équipements comme l'aéroport."
"La disparition d’Air Austral constituerait une perte sèche pour notre territoire, à hauteur de 100 millions d’euros par an", a ajouté Normane Omarjee.
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Le 7 mars 2024, le Conseil de surveillance s'est réuni. Les actionnaires publics et privés ont accepté collectivement d’accompagner l’entreprise par un apport financier d’un montant de 10 millions d’euros.
"Pour accompagner l’entreprise à être plus performante, un effort collectif est indispensable. Des mesures de gestion internes plus rigoureuses concernant la maîtrise et la réduction des coûts ont ainsi été validées", annonce Air Austral.
Le 25 janvier 2023, c'est le Département qui a souhaité accompagner le sauvetage de la compagnie aérienne Air Austral à travers des bons de souscription à hauteur de 5 millions d'euros. Par cette opération, le Conseil département détient désormais 20% du capital de la SEMATRA, société actionnaire de la compagnie.
Le 5 janvier 2023, la Commission européenne a autorisé, le projet de la France d'octroyer une aide à la restructuration d'un montant de 119,3 millions d'euros pour permettre le retour à la viabilité de la compagnie aérienne Air Austral, ainsi qu'une aide d'un montant de 17,5 millions d'euros pour indemniser cette compagnie des dommages subis suite à la pandémie du coronavirus entre le 17 mars et le 30 juin 2020.
Une annonce qui faisait suite à l'approbation par la Commission d'une aide au sauvetage sous forme d'un prêt de l'État français d'un montant de 20 millions d'euros en faveur d'Air Austral le 18 janvier 2022.
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Et pourtant, la compagnie a bénéficié d’un effacement de dettes de 116 millions d’euros assortie d’une clause de "retour à meilleure fortune".
- Une compagnie abattue par la crise sanitaire -
La compagnie aérienne est en grandes difficultés financières depuis la crise sanitaire. Une crise qui n’a fait qu’accentuer une santé financière fléchissante.
La compagnie a en effet connu des difficultés en 2012, lors de la crise conjoncturelle.
En 2020, les difficultés empirent : alors que la compagnie fait un chiffre d’affaires de près de 413 millions d’euros, le Covid passe par là, faisant chuter l’activité d’Air Austral, à l’instar de toutes les compagnies aériennes. L’entreprise connait une baisse du trafic de 77% et une baisse de son chiffre d’affaires de 55%. Comme l’explique la Région, son chiffre d’affaires est passé de 413 à 185 millions d’euros, soit une baisse de 225 millions d’euros.
Pour aider la compagnie aérienne à ne pas se crasher, les actionnaires se sont mobilisés. Selon les chiffres donnés par Didier Aubry, en 2020, il y a eu un prêt actionnaire avec un apport de 30 millions d’euros de la Sematra et 90 millions des banques. En 2021 et avec la poursuite de la crise sanitaire, Air Austral sollicite une nouvelle aide. L’État apporte 20 millions d’euros et la Sematra mobilise 10 millions d’euros. Des aides qui s’ajoutent au dispositif de droit commun, à savoir le chômage partiel et l’étalement des aides fiscales.
Mais cela ne suffit pas. En 2022, une aide au sauvetage de la compagnie est notifiée à la commission européenne. Un sauvetage nécessaire, tant la situation financière d’Air Austral est aujourd’hui dégradée.
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- La direction confiante -
Alors que la compagnie traverse des turbulences, Imaz Press s'était entretenu avec Joseph Bréma, président du directoire de l'entreprise. Il parle d'"une belle compagnie avec des atouts indéniables", ne cache pas les difficultés auxquelles il a dû faire face et assure "être confiant".
"Nous rencontrons certes une phase de turbulences, mais j’ai foi en l’ensemble du personnel de la compagnie pleinement mobilisé pour que nous soyons transparents vis-à-vis de nos clients. Aujourd'hui toutes nos énergies sont dirigées vers le maintien de notre activité opérationnelle pour que cela n'impacte ni les voyages, ni la qualité de service proposés à nos passagers."
Pour Joseph Bréma, les mauvais résultats de la compagnie sont dus à une conjonction de facteurs exogènes. "Il y a tout d’abord les facteurs géopolitiques. Je pense à l'interdiction de survol du Soudan et du Niger, entrainant des temps de vol prolongés induite d’une augmentation de la consommation de carburant et des frais de maintenance. Nous devons aussi faire face à une chute du global du trafic du fret aérien, s’accompagnant d’une baisse de la recette unitaire. Nous avons aussi des difficultés d’approvisionnement en fournitures et équipements aéronautiques et le contexte inflationniste en découlant sur les coûts de réparations et de remises en état des avions."
À ces contraintes se sont ajoutées des difficultés opérationnelles affectant les opérations de la compagnie depuis des mois.
"Pour faire face à ces défis opérationnels, la compagnie a été contrainte de puiser dans ses liquidités et de recourir à des affrètements auprès d’autres opérateurs, pour que la situation soit la moins pénalisante possible pour sa clientèle."
• A propos d'indemnisation en cas de grève
Pour rappel, si vous êtes passagers et confronté à un mouvement de grève au sein d'une compagnie aérienne deux cas de figure peuvent se présenter :
• Votre vol peut être annulé : vous pourrez alors obtenir un réacheminement sur un autre vol ou un remboursement de votre billet, ainsi qu’une indemnisation ;
• Votre vol peut subir un retard conséquent : vous pourrez alors obtenir une indemnisation. Cette dernière doit être liée "à l’absence de circonstances extraordinaires"
Donc doncrètement, un dédommagement financier ne pourra être versé que si la grève concerne directement le personnel de la compagnie aérienne. Il peut s’agir d’une grève des pilotes, du personnel de cabine, du personnel au sol, par exemple.
En revanche, si la grève est menée par d’autres employés (bagagistes, contrôleurs aériens, personnel de l’aéroport, entre autres), alors il s’agit d’une circonstance extraordinaire.
Voici les montants auxquels vous pouvez prétendre. Ceux-ci sont fixés par le règlement européen et dépendent de la distance de votre vol :
- 250 euros pour les vols de 1 500 km ou moins
- 400 euros pour les vols hors de l’UE de plus de 1 500 km et jusqu’à 3 500 km, ainsi que pour les vols intracommunautaires de plus de 1 500 km ;
- 600 euros pour tous les autres vols.
Si vous remplissez bien les conditions prévues par le règlement européen, vous pouvez obtenir une indemnisation. Pour cela, vous devrez déposer un dossier de réclamation directement auprès de la compagnie aérienne.
ma.m/www.ipreunion.com/redac@ipreunion.com
Fin annoncée et même prévue depuis longtemps ! le personnel n'a pas grand chose à voir avec la déconfiture de la compagnie gérée comme une petite entreprise qui ne connait pas la crise tant que la Région ( donc notre fric) et l'état , en rajoute toujours un peu pour que les actionnaires touchent leurs dividendes.
Les bras cassés qui sont partie prenante du "directoire" continuent tout simplement ce qu'ils ont toujours fait!
les employés air austral , réfléchi bien , si la compagnie , ferme , être sans emploi , sera difficile pour retrouver du travail , la vie est dure en ce moment.
les syndicats est la pour fout le bordel .
Syndicats Zot lé pa la après. Quand zot va regreter sera trop tard
Oubliez les remboursements ou les indemnisations avec air austral !
Je parle en connaissance de cause...
Heureusement que le kérosène n’est pas taxé pour planter des arbres et compenser la
Monstrueuse pollution à des avions sinon elle aurait disparu depuis longtemps…
Alerte - Si Air Austral met la clef sous la porte, aucun passager qui a pris un billet pour les prochains semaines, mois, ne sera remboursé. L’argent va d’abord au paiement des salaires puis des fournisseurs, c’est la loi.
Une Cie aérienne qui propose autant de GP aux ami(e)s et à leur famille n'encourage pas à la vente concurrentielle des places.
Quand on voit sur un même vol Réunion/Thaïlande 20 places en GP vous ne pouvez que vous poser des questions quant à sa santé financière de la Cie.
La vente des places GP ne peut-être que bénéfique pour AA.
Je me mets à la place des salariés ce n’est pas facile dans le contexte inflationniste que nous traversons d’accepter une baisse de salaire et en plus de perdre le 13ème mois. Les efforts doivent faits ailleurs.
Aucun de nos députés ne voyagent sur Air Austral. Ils voyagent tous en classe Business sur Corsair. Cherchez l'erreur. Air Austral les billets sont t trop chères. Des dirigeants se remplissent les poches sur le dos des employés et des passagers. Oui nous voulons une compagnie locale mais pas à n'importe quel prix