19.000 véhicules concernés

Airbags Takata : l'État demande l'immobilisation de 300 C3 et DS3 à La Réunion, sans mesures restrictives

  • Publié le 18 juin 2025 à 17:30
  • Actualisé le 19 juin 2025 à 15:23
airbag takata

Ce mardi 17 juin 2025, le ministère des Transports a demandé l'immobilisation des Citroën C3 et DS3 faisant l'objet d'un rappel dans le cadre de l'affaire des airbags défectueux Takata. À La Réunion, cela concerne 300 véhicules sur les 19.000 n'ayant toujours pas répondu à la campagne "Stop Drive". Le Syndicat de commerce et de l'importation (SICR) et Karine Lebon réclament des mesures plus restrictives. Aucune réponse n'a été apportée par l'État à ce stade. À la mi-juillet, un arrêté ministériel pourrait être pris pour contraindre davantage les constructeurs et possiblement les automobilistes concernés (Photo : sly/www.imazpress.com)

"Légalement, on ne peut pas imposer aux personnes de ne plus conduire leur véhicule. L'annonce du ministre c'est surtout une recommandation", indique à Imaz Press, Philippe-Alexandre Rebboah, président du Syndicat du commerce La Réunion (SICR).

- Des mesures complémentaires demandées pour La Réunion, mais toujours sans réponses -

Dans un communiqué, la députée Karine Lebon le dit : "Il est urgent de sortir de l’inaction en imposant des mesures simples et efficaces : garantir des véhicules de remplacement pour les usagers concernés, rendre les campagnes de rappel plus transparentes et accessibles, déployer des centres mobiles dans les territoires isolés, sanctionner les constructeurs défaillants et accompagner les victimes via un dispositif national d’information et de soutien".

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Le président du SICR, Philippe-Alexandre Rebboah, explique avoir sollicité la préfecture de La Réunion afin que des mesures complémentaires et plus restrictives soient prises, notamment "forcer les contrôles techniques à bloquer les véhicules concernés, bloquer le Service d'immatriculation des véhicules (SIV) ou encore demander aux forces de l'ordre de vérifier si véhicules concernés".

À ce jour, pas de réponse concrète. "La préfecture a indiqué que la demande remontée au ministère est toujours en cours d'instruction. Cela peut même passer par une décision législative mais le parcours à suivre est très long", s'indigne-t-il.

"Il faut rendre le système encore plus répressif pour faire avancer les choses pour réduire au plus vite le nombre de blessés et éviter de nouveaux drames et clôturer ces campagnes de rappel", lance le président du SICR.

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- Un arrêté ministériel pour durcir la réglementation -

Un projet d'arrêté ministériel serait actuellement dans les cartons du ministère des Transports et aurait pour objectif d'"obliger les constructeurs via leur réseau à tout mettre en place comme augmenter les plages horaires d'ouverture, augmenter la capacité de traitement des airbags et proposer des rendez-vous sous moins de 7 jours".

Si cela n'est pas possible, "le garage aurait obligation de mettre à disposition un véhicule de courtoisie", précise le président du SICR.

Un projet qui comporterait également "d'autres mesures avec une distance de moins de 30km entre l'habitation et le lieu du réparateur agréé pour éviter de rouler trop longtemps avec un airbag potentiellement défaillant", poursuit Philippe-Alexandre Rebboah.

Une proposition de résolution visant à créer une commission d’enquête parlementaire a été déposée en mars par la députée réunionnaise Karine Lebon, restées pour l'heure, sans "appui nécessaire", se désole l'élue.

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- 19.000 véhicules potentiellement dangereux à La Réunion -

Si 300 voitures de la marque Citroën C3 et DS3 sont concernées à La Réunion, reste encore au total, 19.000 véhicules (contre 20.000 le 27 mai 2025) qui n'ont pas répondu à l'appel.

Le problème c'est qu'ici à La Réunion, "on a les airbags, les créneaux, mais les gens ne viennent pas", alerte une nouvelle fois Philippe-Alexandre Rebboah.

À cause d’un gaz qui se dégrade avec le temps, notamment sous les climats chauds et humides, ces airbags risquent d’exploser en causant des blessures graves voire mortelles pour le conducteur et le passager avant.

Si les véhicules n'ont pas tous un airbag défectueux, "il faut tout de même prendre rendez-vous rapidement pour faire contrôler", rappelle le président du SICR. Pour rappel, le rendez-vous est gratuit et ne dure que quelques minutes en concession.

Si votre véhicule a été fabriqué entre 1998 et 2019 : vérifiez si vous êtes concernés via le site dédié, ou contactez votre constructeur. Si vous êtes concerné : prenez rendez-vous sans délai chez un réparateur agréé. "En cas de non-remplacement, vous exposez votre vie et celle des autres à un danger réel", note la préfecture.

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- Au moins deux morts et plusieurs blessés à La Réunion -

L'annonce du ministre des Transports intervient quelques jours après le décès d'une automobiliste de 37 ans à Reims (Marne), tuée par l'explosion de son airbag Takata.

L'accident de Reims est le deuxième accident mortel dans l'Hexagone, lié à ces airbags. Jusqu'à l'annonce de ce décès, le ministère des Transports avait recensé 29 accidents ayant provoqué 11 décès en Outre-mer.

À La Réunion en 2021, une mère de famille de 39 ans perdait la vie dans un accrochage à la Saline les Bains. Selon plusieurs médias, l'airbag Takata est mis en cause.

Dans la nuit du 30 au 31 janvier 2025, un automobiliste a perdu la vie sur la NRL au niveau de la Grande Chaloupe après une perte de contrôle lors d'un dépassement.

Le 31 janvier, la Cellule investigation de radio France, apprenait auprès de sources proches de l'enquête que le conducteur présentait des "blessures caractéristiques" d'"explosion d'airbags". Un décès dû à un airbag Takata confirmé à Imaz Press par le parquet de  Saint-Denis ce mardi 4 février. La victime conduisait une Honda Jazz de 2003. Ce véhicule faisait l’objet d’un rappel pour airbag dangereux. La procureure Véronique Denizot a également indiqué qu'elle envisageait l'ouverture d'une information judiciaire.

Le décès de cette personne porte à deux le nombre de victimes à La Réunion des airbags Takata.

Un autre décès pourrait être lié à ces airbags, d'après une enquête France Inter : "Le plus ancien accident identifié remonte à 2016 sur l’île de La Réunion. Le médecin légiste Jean-Marie Berthezène se souvient d’un examen demandé par les gendarmes du Tampon après la mort d’une jeune femme qui roulait à très faible allure", rapportent nos confrères.

Une autre femme réunionnaise a été grièvement blessée par un airbag lors d'un accident pourtant peu violent en janvier 2025.

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ma.m/www.imazpress.com/redac@ipreunion.com

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2 Commentaires
Voiture et departeme.t
Voiture et departeme.t
3 mois

Takata pour les voitures.

Et les services du département dans l'est.

Ça part en couilles

La république  C  MWIN
La république C MWIN
3 mois

Le président du SICR, si on lui pose la question : Quelle est la couleur du cheval blanc d'Henri IV ?

Sûr il passerait par l' I.A, transmettant sa réponse par télex ...

Y'a matière à se gausser de ce type