Ce vendredi 14 février 2025, la préfecture et le Syndicat d'importation et de commerce de La Réunion (SICR), étaient de nouveau réunis à propos des airbags défectueux de la marque Takata. Les assureurs demandent de "ne surtout pas conduire les véhicules incriminés". À La Réunion, entre 30.000 et 38.000 véhicules sont concernés par le rappel mais les chiffres pourraient encore évoluer (Photo : sly/www.imazpress.com)
La députée Karine Lebon, le directeur de cabinet du préfet Vincent Bernard-Lafoucrière, le président du SICR Philippe-Alexandre Rebboah, et le représentant du comité des assureurs de La Réunion et Mayotte sont notamment présents à cette rencontre.
"Un plan d’action inédit à l’échelle du territoire" de "stop drive" va être lancé, c'est-à-dire un appel à tous les automobilistes concernés d'arrêter immédiatement de conduire leur véhicule. Inédit "puisque cela concerne plus de 31 constructeurs", précise Philippe-Alexandre Rebboah.
35.000 courriers en lettres recommandées ont été envoyés aux conducteurs. Il existe "un risque de blessures graves, voire mortelles, et il est recommandé de se rendre dans les brefs délais à son garage", insiste Philippe-Alexandre Rebboah.
"Pour gérer ce plan d’action nous avons augmenté les effectifs pour, déprogrammé des opérations de maintenance non urgente, modifié les heures d’ouverture des entreprises pour augmenter les plages horaires, et loué des terrains pour augmenter la capacité de traitement et éviter la saturation des concessions", détaille-t-il.
"Des équipes mobiles vont également être mises en place, ainsi qu'une priorisation des véhicules, pour être livré en priorité, et des desks vont être installés dans les centres commerciaux où des hôtesses informeront les conducteurs."
Ce plan d’action sera associé à un plan média exceptionnel : 210 affiches seront installées sur le territoire, accompagné d'une campagne radio, et sur les réseaux sociaux avec la page "Stop drive 974".
- Eviter un nouvel accident -
"Pour se faire nous avons travaillé avec les assurances du territoire pour relayer le message auprès des assurés", explique Philippe-Alexandre Rebboah.
"Avec le comité local des banques et les partenaires financiers, qui financent des véhicules, nous avons un accord au cas par cas pour qu’un report d’échéance des conducteurs concernés soit fait en fonction du profil", précise-t-il.
Les loueurs "ont accepté d’avoir un tarif préférentiel pour tout automobiliste qui présente la lettre recommandée". "L’objectif est de faire en sorte que cette campagne de stop drive soit la plus courte possible, nous voulons éviter tout nouvel accident sur le territoire réunionnais", insiste-t-il.
Cependant, aucun quota n'a été mis en place chez les loueurs, et il n'y aura pas d'aide financière pour les propriétaires de véhicule qui ne pourraient pas payer une location.
"Aujourd’hui, c’est la mobilisation générale avec une organisation de gestion de crise", déclare Vincent Bernard-Lafoucrière. "Cette mesure de stop drive va occasionner une gêne pour les automobilistes, mais ce qui nous préoccupe c’est la sécurité des Réunionnais", ajoute-t-il.
"Les mises en garde sont à respecter pour éviter tout risque de blessures graves", rempile James Huet.
"Votre voiture présente des risques majeurs, il fait agir", rappelle Philippe-Alexandre Rebboah. "90% du parc est sain, et le délai de moyen traitement est de 20 minutes", ajoute-t-il.
Concernant les victimes, "des enquêtes sont toujours en cours". "Chaque chose en son temps, là l’urgence est de prendre connaissance du message et dire aux automobilistes concernés de prendre cela au sérieux."
Les autorités se donnent trois à quatre mois pour compléter les changements.
- Une nouvelle salve de courriers à destination des conducteurs -
À la demande du ministère des Transports, d'ici au 15 février 2025, une nouvelle vague de communication devrait être lancée.
"Nous devrions refaire partir une nouvelle vague de courriers avec des "Stop-Drive", donc une interdiction formelle de rouler avec son véhicule, expliquant que ce dernier peut présenter des risques de danger de mort", explique Philippe-Alexandre Rebboah.
Si des milliers de véhicules sont concernés dans l'île, les propriétaires sont encore trop peu à s'être manifestés. Depuis décembre, ces véhicules font l’objet d’une campagne de rappel à La Réunion.
Pour pallier cela, le SICR a "mis en place des partenariats avec le service d'immatriculation des voitures et les constructeurs car si nous n'avons pas le châssis dans la base de données, il est difficile de contacter les personnes", explique Philippe-Alexandre Rebboah, son président.
"Le but désormais, terminer avec cette action qui dure depuis trop d'années car il n'est pas acceptable que les familles jouent à la roulette russe", poursuivait-il dans un précédent entretien.
- 38.000 véhicules au moins, concernés à La Réunion -
Lors d'une précédente réunion, les personnels du ministère de l'Intérieur avaient annoncé que 30.000 à 38.000 véhicules sont possiblement concernés par le rappel dans notre département, tout constructeur confondu.
Une liste qui pourrait s'allonger selon les dires des ministères, "ce qui expliquerait ces nombres revus à la hausse", indique Philippe-Alexandre Rebboah, président du Syndicat d'importation et du commerce de La Réunion (SICR).
Des véhicules sur la liste de rappel à contrôler, mais pour lesquels certains n'auront pas besoin de faire changer leur airbag.
Pour rappel, le déclenchement de ces airbags peut entraîner des blessures mortelles lors d'un accident, en particulier lorsqu’il fait chaud et humide. Ces blessures sont provoquées par la projection de fragments métalliques lors de l’éclatement de la cartouche qui devrait normalement permettre le gonflement de l’airbag.
Lire aussi - Airbags défectueux : le grand flou et une cascade de plaintes
- Au moins deux morts et plusieurs blessés à La Réunion -
Dans la nuit du 30 au 31 janvier 2025, un automobiliste a perdu la vie sur la NRL au niveau de la Grande Chaloupe.après une perte de contrôle lors d'un dépassement.
Le 31 janvier, la Cellule investigation de radio France, apprenait auprès de sources proches de l'enquête que le conducteur présentait des "blessures caractéristiques" d'"explosion d'airbags". Un décès dû à un airbag Takata confirmé à Imaz Press par le parquet de Saint-Denis ce mardi 4 février. La victime conduisait une Honda Jazz de 2003. Ce véhicule faisait l’objet d’un rappel pour airbag dangereux. La procureure Véronique Denizot a également indiqué qu'elle envisageait l'ouverture d'une information judiciaire.
Lire aussi - Route du littoral : un automobiliste tué dans un accident
Le décès de cette personne porte à deux le nombre de victimes à La Réunion des airbags Takata. À La Réunion en 2021, une mère de famille de 39 ans perdait la vie dans un accrochage à la Saline les Bains. Selon plusieurs médias, l'airbag Takata est mis en cause.
Un autre décès pourrait être lié à ces airbags, d'après une enquête France Inter : "Le plus ancien accident identifié remonte à 2016 sur l’île de La Réunion. Le médecin légiste Jean-Marie Berthezène se souvient d’un examen demandé par les gendarmes du Tampon après la mort d’une jeune femme qui roulait à très faible allure", rapportent nos confrères.
Une autre femme réunionnaise a été grièvement blessée par un airbag lors d'un accident pourtant peu violent.
Depuis 2016, jusque-là, au moins 15 personnes ont été tuées par l’airbag de leur voiture en France, dont 14 en Outre-mer.
- Qui est concerné par ce rappel ?
Pour des raisons d’humidité et de chaleur, les véhicules circulant dans les départements et régions d’outre-mer sont plus exposés à ce risque lié au vieillissement et à la dégradation de ces airbags.
Leur déclenchement peut entraîner des blessures mortelles lors d'un accident, en particulier lorsqu’il fait chaud et humide. Ces blessures sont provoquées par la projection de fragments métalliques lors de l’éclatement de la cartouche qui devrait normalement permettre le gonflement de l’airbag.
- Si votre véhicule a été construit entre 1998 et 2019 : vérifiez vos courriers ou contactez le constructeur pour vérifier si vous êtes concerné (renseignements sur https://www.ecologie.gouv.fr/rappel-airbag-takata)
- Si oui, contactez au plus vite un réparateur/garagiste de la marque de votre véhicule pour effectuer le changement d’airbags ;
La réparation est gratuite et rapide (immobilisation du véhicule inférieure à une demi-journée).
www.imazpress.com/redac@ipreunion.com
Chacun essaye de se dédouaner ( politiques,état, assurances)et les seuls que n'on n'entend pas,les vrais responsables, les concessionnaires automobiles, eux,on ne les entend pas. Il est là le scandale.
Je suis assuré tous risques. Ce n'est pas à moi de garer ma voiture, c'est à l'assurance de faire bouger les choses. D'ailleurs, si je range ma voiture, est ce que l'assurance est suspendue ?
Ils vont tous prendre le car jaune ? On va être serré comme des sardines. Combien de bus, il faudrait en comptant conducteurs et les passagers habituels ? Ça va être coton pour les parents qui des enfants à déposer à l’école, collège, lycée